La Tunisie a enregistré, en 2023, 22 mille 101 nouveaux cas de cancer toutes localisations confondues, soit 11773 chez les hommes et 10328 chez les femmes, d’après les derniers chiffres révélés par l’Institut Salah Azaiez à Tunis. Le cancer, qu’il sévisse en Tunisie ou à travers le monde, demeure une réalité tragique. La douleur, à la fois physique et psychologique, accompagne ceux qui affrontent ce fléau jour après jour, des premières étapes à l’obscurité des stades avancés. Tour d’horizon.
Certains cèdent au désespoir, leur santé se détériorant jour après jour. D’autres embrassent chaque jour avec une détermination féroce, portant en eux l’espoir vibrant de vaincre le cancer, une bataille ardue mais non impossible. Pour ceux-ci, chaque jour est une bataille, chaque moment est un défi, mais dans l’espoir que, un jour, cette maladie puisse être guérie, ils continuent à se battre avec une résilience inébranlable. La chimiothérapie, quant à elle, suscite des points de vue controversés. Certains la voient comme une nécessité incontournable, suivant les prescriptions médicales à la lettre, tandis que d’autres la perçoivent comme une souffrance incommensurable, une épreuve douloureuse à elle seule.
Plus de 40 mille cas en 2040
La Tunisie a enregistré, en 2023, 22 mille 101 nouveaux cas de cancer toutes localisations confondues soit 11773 chez les hommes et 10328 chez les femmes, a déclaré à la TAP, la chef du service d’épidémiologie à l’Institut Salah Azaiez à Tunis.
Selon le registre du cancer du nord de la Tunisie, les cinq cancers les plus fréquents chez les hommes sont le cancer du poumon, suivi par le cancer de la vessie (2e), de la prostate (3e), du colon (4e) et du rectum. Chez les femmes, les cinq cancers les plus répandus sont le cancer du sein, du colon (2e), du rectum (3e), de la thyroïde (4e), et du col utérin (5e). Selon les projections, le nombre des nouveaux cas en 2040 serait plus que le double qu’en 2020 soit 41 mille 353 cas, selon un document de l’Institut Salah Azaiez dont l’Agence TAP a reçu une copie.
Selon la responsable, la tendance à la hausse de l’incidence des cancers est essentiellement due à l’amélioration de l’espérance de vie, au tabagisme qui a atteint depuis quelques années des niveaux préoccupants chez les hommes, à l’abandon des habitudes alimentaires traditionnelles au profit d’une alimentation occidentale riche en graisses et une tendance à un style de vie de plus en plus sédentaire.
Le tiers des cancers peut être prévenu grâce à la prévention primaire notamment à la lutte anti-tabac, la lutte contre l’alcool, la promotion de saines habitudes alimentaires et l’exercice d’une activité physique. Elle a ajouté que de nombreux cancers peuvent être guéris s’ils sont détectés à un stade précoce et traités efficacement, selon la même source.
Vaccins thérapeutiques
Les vaccins thérapeutiques contre le cancer représentent une stratégie séduisante pour le traitement des tumeurs malignes. En théorie, lorsqu’un patient est injecté avec des antigènes peptidiques – des fragments de protéines provenant de protéines mutantes exprimées uniquement par les cellules tumorales – les lymphocytes T apprennent à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses exprimant la protéine correspondante. En enseignant au système immunitaire du patient à attaquer les cellules cancéreuses, ces vaccins auraient idéalement pour but non seulement d’éliminer les tumeurs, mais aussi de les empêcher de réapparaître, lit-on sur le site officiel du Massachusetts Institute of Technology (MIT)
En pratique, cependant, des vaccins contre le cancer efficaces n’ont pas encore vu le jour, malgré des décennies de recherche. « Il y a eu beaucoup de travail pour rendre les vaccins contre le cancer plus efficaces », déclare Darrell Irvine, professeur dans les départements de génie biologique et de science et génie des matériaux du MIT, et membre de l’Institut Koch pour la recherche sur le cancer intégrative au MIT. « Mais même chez la souris et dans d’autres modèles, ils provoquent généralement seulement une faible réponse immunitaire. Et une fois que ces vaccins sont testés en milieu clinique, leur efficacité s’évapore », selon la même source.
A noter qu’un nouvel espoir pourrait maintenant se profiler à l’horizon. Un vaccin basé sur une approche novatrice développée par Irvine et ses collègues au MIT, et perfectionné par des chercheurs d’Elicio Therapeutics, une entreprise issue du MIT fondée par Irvine pour traduire les expériences en traitement, montre des résultats prometteurs dans les essais cliniques, y compris des données de phase 1 suggérant que le vaccin pourrait constituer une option viable pour le traitement des cancers du pancréas et d’autres types de cancer.
Ghada DHAOUADI