Les commerçants font état d’une faible fréquentation pendant les soldes d’hiver 2024 en raison de la mauvaise qualité des produits, et d’échecs au niveau de l’animation de l’activité commerciale dans les principales villes tunisiennes et notamment dans la capitale.
Le président de la Chambre syndicale nationale des commerçants de prêt-à-porter relevant de l’UTICA, Mohsen Ben Sassi a affirmé dans une déclaration à l’agence TAP que la saison des soldes qui a débuté le 1er février 2024 et s’est poursuivie sur une période de six semaines, n’est pas parvenue à atteindre les objectifs souhaités en raison de la réticence de la plupart des citoyens qui évoquent la mauvaise qualité des produits et la faiblesse des réductions.
« La plupart des commerçants estiment que les soldes d’hiver 2024 n’ont pas fait recette par rapport aux années précédentes », a-t-il indiqué. Pour Ben Sassi, cette réticence des citoyens est expliquée par la dégradation de leur pouvoir d’achat, outre de la situation économique du pays. « Les familles préfèrent consacrer un budget pour leur approvisionnement en produits agroalimentaires et alimentaires au cours du mois de Ramadan au lieu d’acheter des vêtements, au cours de la période de soldes, a t-il précisé.
Accélérer l’amendement de la loi
Le responsable a appelé, à cette occasion, à l’amendement de la loi n°40 de l’année 1998, relative aux techniques de Ventes et à la Publicité Commerciale, au sujet de la saison périodique des soldes.
Pour Ben Sassi, il est nécessaire et urgent que le ministère du Commerce et du Développement des exportations révise les textes juridiques régissant la période des soldes, d’autant plus que la loi, qui est en vigueur depuis plus de 26 ans, n’a pas été amendée qu’une seule fois
Pour Nawal Khaldi, directrice chargée des Prix et de la Concurrence, au ministère du Commerce et du développement des exportations, a indiqué que le projet de révision de la loi sur le solde est en cours d’examen au sein du ministère depuis près de deux ans en coordination avec la profession.
Dans une déclaration à l’agence TAP, elle a expliqué que cette démarche adoptée par le département ministériel du Commerce consiste à travailler sur un certain nombre de textes juridiques liés à la consommation et à envisager de créer un code de la consommation rassemblant tous les textes juridiques liés à ce secteur, y compris le solde, et à inclure certains phénomènes et pratiques apparus en Tunisie ces dernières années.
Elle a conclu en précisant que la révision, en 2024, de la loi n°40 de l’année 1998 qui vise à fixer les règles régissant les ventes avec réduction de prix, les ventes hors magasins, et la publicité commerciale, sera une priorité pour le département du commerce.
Baisse du nombre d’entreprises ayant participé aux soldes
Le nombre d’entreprises qui ont participé aux soldes d’hiver 2024 (du 1er février au 15 mars 2024) a régressé de 7%, pour atteindre 941, contre 1 011 lors des soldes d’hiver de 2023, d’après les données du ministère du Commerce et du développement des exportations.
Cependant, le nombre des points de vente a augmenté de 9%, pour atteindre 2111, contre 1929, pendant les soldes de 2023.
Il s’agit notamment de points de vente de prêt à porter dont le nombre s’élève à 1201 (60%), 386 points de vente des chaussures (24%) et 524 points de vente pour les autres secteurs (parfums, verrerie, mobilier…).
Le grand Tunis occupe la première place dans la répartition géographique avec 394 déclarations et 1 162 points de vente) soit 55%, suivi du Sud avec 225 déclarations et 502 points de vente (24%), du Centre et du Sahel avec 171 déclarations et 238 points de vente (11%) et le Nord (151 déclarations et 209 points de vente), soit 10%.
(avec TAP)