Une rencontre sur le thème « l’eau en Palestine, de la privation au déplacement forcé », sera organisée, vendredi soir, à Dar El Collectif à Tunis, par l’Observatoire Tunisien de l’Eau, à l’occasion de la Journée internationale de l’Eau, célébrée le 22 mars de chaque année.
Deux conférences sont au programme de cette rencontre qui se tiendra à partir de 20h00. La première sera présentée par Houcine Rhili, spécialiste en développement et gestion des ressources en eau sur la réalité des ressources en eau en Tunisie et l’évaluation des récentes mesures gouvernementales prises pour faire face aux pénuries d’eau. L’expert présentera également les recommandations de l’Observatoire Tunisien de l’Eau pour surmonter cette crise.
La deuxième conférence sera donnée par Mohamed Allouch, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs palestiniens (GUPW) et membre du comité central du Front de lutte populaire palestinien (FPLP). Le responsable palestinien va témoigner sur la crise de l’eau en Palestine et les pratiques de l’occupation israélienne pour assoiffer le peuple palestinien. Une exposition-photos réalisée par l’ONG « Collectif Créatif Tunis ».
Avec une part moyenne d’eau par habitant, estimée à 430 m3/an en Tunisie et qui devrait baisser à moins de 350 m3, d’ici 2030, selon les chiffres officiels, la Tunisie est un pays fortement exposé au stress hydrique. La crise de l’eau se fait sentir, désormais, à plusieurs niveaux (ressources disponibles, moyens de mobilisation, gestion et distribution). Près de 300 mille tunisiens n’ont pas ou plus d’accés à l’eau potable en 2022, selon le FTDES.
Par ailleurs, le chef du gouvernement a émis, le 6 mars 2024, une circulaire adressée aux ministres, secrétaires d’État, gouverneurs, présidents des collectivités locales, des institutions publiques, ainsi que des organismes gouvernementaux, appelant à l’élaboration d’un plan économique de gestion de l’eau pour faire face à la pénurie croissante d’eau.
Cette pénurie est due aux changements climatiques, à la récurrence des années de sécheresse, et à la faible capacité de stockage des barrages qui impacte directement les ressources en eau du pays.
Le Chef du gouvernement avait appelé, à la même date, à prendre toutes les mesures nécessaires pour élaborer un plan d’action spécifique visant à rationaliser la consommation d’eau dans tous les établissements relevant des ministères, des institutions, des établissements publics, ainsi que des autres structures publiques.
Parmi les mesures recommandées par le gouvernement, il est prévu d’installer des robinets économiseurs d’eau, de construire des installations de collecte des eaux pluviales à partir des toits, de creuser des puits et de les relier aux réseaux d’eau, d’éviter les pertes d’eau au niveau des réseaux de distribution internes, d’assurer leur maintenance et de sensibiliser les employés et les cadres à la nécessité d’économiser l’eau.
Il est également suggéré d’intégrer la question de la consommation d’eau comme un point clé à l’ordre du jour des conseils d’administration des institutions publiques, tout comme la consommation d’énergie.
Dans le monde, 2,2 milliards de personnes manquaient encore, en 2022, d’eau potable gérée en toute sécurité (OMS/UNICEF 2023) et parmi elles, 771 millions n’ont même pas accès à des services d’eau potable de base, selon la Banque Mondiale.
Le stress hydrique affecte 2 milliards de personnes et ce chiffre risque d’augmenter, d’après le rapport 2019 sur les ODD, alors que 80 % des eaux usées dans le monde sont rejetées dans l’environnement sans traitement (Rapport UNEP ONU-Eau).
L’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté en 2010, une résolution intitulée « Le droit de l’homme à l’eau et à l’assainissement », dans laquelle elle a reconnu le droit de chaque être humain d’avoir accès à une quantité de 50 à 100 litres par jour pour ses usages personnels et domestiques.
Le droit à l’eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût abordable, soit inférieur à 3 % du revenu du ménage.