Un nouveau lycée au concept particulier a ouvert ses portes à Béja-ville lors de la dernière rentrée. Un établissement « moderne » et « éco-responsable » qui incarne la nouvelle tendance voulue par les autorités de tutelle : sobriété énergétique et respect de l’environnement. Nous avons profité de la ronde d’inspection d’une délégation du ministère de l’Education et de la Banque européenne d’investissement (financeuse du projet), pour visiter les lieux pendant les heures de cours. Infrastructure neuve, énergies renouvelables, équipements « up to date » et cerise sur le gâteau : un cadre quasi idyllique à même de favoriser l’épanouissement des élèves et des enseignants.
Au premier abord : de très beaux paysages et de la verdure à perte de vue autour du lycée. Construit sur un vaste terrain de 5 700 mètres carrés dans la périphérie de Béja-ville, le nouvel établissement se situe dans un emplacement pertinent, loin de la zone de densité de la ville ; laquelle souffre, depuis plusieurs années, de graves déficiences d’aménagement urbain. Du côté nord du lycée, on peut apercevoir de loin le Pont Cinquième, imposant et emblématique monument à Béja, qui, au plus grand bonheur des élèves et enseignants, complète le paysage déjà panoramique, pour une carte postale quasi parfaite.
A l’intérieur, le flambant neuf se sent à plein nez. Donnée très rare pour être soulignée, vu la vétusté – quasi-proverbiale – de la majorité écrasante des institutions éducatives en Tunisie. Le lycée est doté de 13 salles dites « régulières », 9 salles « spécialisées », une bibliothèque numérique, un espace culturel et social, une résidence pour héberger les élèves dits « internes », une cantine scolaire, une buvette, un terrain de sport et une salle couverte d’une capacité de 620 élèves. Plus ou moins réussie esthétiquement, une improbable arche inclinée décore le portail du lycée.
Le concept phare du lycée consiste en la conception écologique et « éco-responsable » de l’édifice qui inclut l’isolation thermique et l’utilisation d’énergies alternatives. L’établissement est construit puis mis en route dans le respect de l’environnement à travers un système alternatif de collecte d’eau (récupération des eaux pluviales) et l’utilisation de l’énergie solaire, de l’éclairage naturel et des ventilations naturelles.
« Ce lycée pilote est une fierté, un grand atout pour la région de Béja », martèle Karim Daoued, haut responsable dans le ministère de l’Education. En cours de construction, un collège adjacent avec le même concept écologiste sera opérationnel dès la prochaine rentrée, révèle-t-il. Le projet fait partie, d’après le responsable, d’un vaste programme de modernisation des établissements d’enseignement qui vise à adapter l’infrastructure scolaire aux nouvelles exigences écologiques et répondre aux objectifs de développement durable. Ce vaste programme est doté d’une enveloppe de 9,6 millions de dinars, avec le financement de la Banque européenne d’investissement, la Banque allemande de développement et l’Union européenne, précise-t-il.
Bailleur de fonds pour ce projet, Jean-Luc Revéreault, représentant de la Banque européenne d’investissement, qui participait à la ronde d’inspection, a déclaré que le lycée pilote de Beja fait partie des 59 institutions achevées dans le cadre du programme de modernisation des établissements d’enseignement dans toutes les régions tunisiennes, qui vise à préparer environ 400 établissements. D’après lui, la construction des lycées tient compte des caractéristiques techniques mais aussi culturelles de chaque région, en plus de leur conception respectueuse de l’environnement. Le programme a bénéficié à 36 mille élèves du secondaire et a permis la création de 12 mille emplois, s’est-il targué.
Slim BEN YOUSSEF