« Il est temps de mettre en place des politiques et des incitations qui favorisent la transition vers une économie verte, et de soutenir les entreprises dans leurs efforts pour réduire leurs émissions de carbone », a souligné jeudi, Najeh Ben Abdesslem, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT).
« Cela pourrait passer par des programmes de formation, des subventions pour l’adoption de technologies propres ou encore des mesures fiscales incitatives », a-t-il dit à l’ouverture d’un séminaire d’information organisé à Tunis à l’initiative de la CCIT sur « l’économie Carbone, enjeux et défis pour la résilience de l’économie Tunisienne et mondiale ».
Selon l’intervenant la survie de l’humanité dépend de la santé de notre planète, sauf que le changement climatique, la perte de la biodiversité et surtout la pollution s’accélèrent.
« Nous sommes tous concernés par cette crise et nous devons agir, décideurs, entreprises, société civile et chacun d’entre nous, devons changer nos modes de vie en ayant une réflexion globale sur les réductions d’émissions possibles, la sensibilisation en interne et en externe, l’engagement d’une réflexion sur les possibilités de compensation et surtout l’accompagnement des entreprises industrielles pour décarboner leurs activités », a-t-il soutenu.
Dans ce contexte, il a rappelé qu’un débat public en Tunisie a fait écho des obligations sociales et environnementales mises en place dans l’Union Européenne avec des conséquences sur ses partenaires, dans l’objectif de réduire l’empreinte carbone.
Le vice-président de la CCIT a indiqué qu’une taxe carbone devra être mise en place prochainement, et selon les avis des experts, cette procédure représente un défi et une opportunité incitative qui vise à encourager les industries à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et à contribuer à la lutte contre le changement climatique.
« Par cette taxe, qui représente le levier potentiel pour rehausser l’ambition climatique, les entreprises anticiperont l’impact du carbone sur leurs activités et prendront des mesures proactives pour réduire leurs émissions », a-t-il signalé.
Pour sa part, Imed Derouiche, expert international en énergie, la réduction des émissions de carbone est cruciale pour les industries tunisiennes afin de rester compétitives sur le marché global et ce, à travers la mise en place de stratégies de réduction des émissions, telles que l’adoption de technologies plus propres et l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Selon l’expert, le marché du carbone représente une opportunité significative pour la Tunisie d’où l’importance des fonds carbone pour financer des projets durables.
Derouiche a fait remarquer que les entreprises et les projets locaux peuvent bénéficier de ces ressources financières pour soutenir leurs initiatives de réduction des émissions.
Il a, dans ce contexte, recommandé aux entreprises tunisiennes d’investir dans des technologies de production éco énergétiques et renouvelables, d’effectuer des audits réguliers pour identifier et quantifier les sources d’émissions outre l’élaboration de plans clairs avec des objectifs mesurables basés sur les audits.
Il s’agit également, selon l’expert, d’accéder aux fonds carbone à travers la recherche et l’utilisation des fonds disponibles pour financer des projets de réduction des émissions.
Il est aussi recommandé d’obtenir un accompagnement spécialisé en faisant appel à des experts pour des conseils et une mise en œuvre personnalisée, d’incorporer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans les stratégies d’entreprise, d’utiliser les crédits carbone pour compenser les émissions inévitables et de participer aux marchés du carbone.
Des spécialistes en énergie et des chefs d’entreprises économiques tunisiennes ont pris part au séminaire d’information visant à équiper les entreprises des outils et des connaissances nécessaires pour exceller dans la transition vers une économie à faible émission de carbone.