Le président tunisien Kaïs Saïed ainsi que les présidents de l’Égypte, des Émirats, le roi de Bahreïn et les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe sont à Pékin, ce jeudi 30 mai, pour la 10ᵉ conférence ministérielle du Forum sino-arabe. L’occasion pour le président Saïed de rappeler la position immuable de la Tunisie qui défend l’établissement d’un Etat indépendant et souverain de la Palestine sur tout le territoire palestinien avec Al-Qods pour capitale. Une position tunisienne qui – force est de le mentionner – fait office de rare exception dans le Monde arabe, dont la majorité des pays plaident depuis plusieurs années pour la dénommée « solution à deux Etats ».
Dans son allocution lors de la séance inaugurale du Forum sino-arabe à Pékin, le président Kais Saied a souligné que la Tunisie dont le peuple aspire à la paix intérieure au même titre que la paix mondiale, ne cesse de réaffirmer sa position constante et ferme envers le droit du peuple palestinien de recouvrer ses droits et d’établir un Etat indépendant sur tout le territoire palestinien avec Al Qods pour capitale.
Saïed a mis en avant l’aspiration à consolider les relations établies entre la Tunisie et la Chine pendant six décennies et d’œuvrer en vue de les hisser à des paliers supérieurs. Les droits fondamentaux ne doivent pas rester de simples règles confinées dans les textes de loi et dans les conventions internationales et qui n’ont pas de vie dans la pratique, a-t-il poursuivi. L’homme, où qu’il soit, dans le nord ou dans le sud, à l’est comme à l’ouest, doit bénéficier des mêmes droits.
Une conférence de paix « élargie » pour Gaza
Le président chinois Xi Jinping a ouvert, jeudi, la séance inaugurale de la 10e réunion ministérielle du Forum de coopération sino-arabe, en présence du président de la République tunisienne Kais Saïed, du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, du président des Émirats arabes unis, Sheikh Mohamed ben Zayed Al Nahyane, du roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa et du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Aboul Gheit.
« Il n’y a pas de chemin vers la paix et la stabilité au Moyen-Orient sans une approche globale de la cause palestinienne », a encore affirmé le chef d’État chinois. « La guerre ne peut pas continuer indéfiniment, la justice ne peut pas être éternellement absente et la solution à deux États ne peut pas être arbitrairement ébranlée. La Chine soutient l’adhésion de la Palestine aux Nations unies et plaide pour une conférence internationale de paix plus large, plus autoritaire et plus efficace », a-t-il ajouté.
A cette occasion, le président chinois a souligné dans son allocution que l’amitié qui unit la Chine et le peuple chinois aux pays et peuples arabes trouve sa source dans les échanges amicaux le long des anciennes Routes de la Soie, ajoutant que la Chine poursuivra sa coopération stratégique avec la partie arabe dans le domaine du pétrole et du gaz.
Le président chinois a souligné la détermination de son pays à travailler avec la partie arabe dans le domaine de la recherche et développement de l’énergie renouvelable. Et d’ajouter « Nous allons soutenir les entreprises énergétiques et les institutions financières pour appuyer les projets d’énergies renouvelables de plus de 3 000 mégawatts dans des pays arabes. »
Approche globale de la cause palestinienne
Pour sa part, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a souligné que la paix et la stabilité régionale et internationale restent tributaires d’un traitement global des origines de la cause palestinienne. Il a exprimé la considération arabe envers les politiques chinoises soutenant la cause palestinienne et l’appel de Pékin pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Le président égyptien s’est, également, félicité de la position de la Chine qui défend le droit légitime des Palestiniens à un Etat indépendant.
Le président Sissi a appelé la communauté internationale à fournir immédiatement une aide humanitaire durable à Gaza, à mettre fin au siège israélien et à faire cesser toute tentative visant à contraindre les Palestiniens à quitter leur terre « par la force », a déclaré le président égyptien dans un discours.
Le président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al Nahyane, a déclaré que la réunion se tient à un moment crucial où le monde a besoin de se rassembler pour faire face aux défis communs. Il a souligné l’urgence de renforcer la coopération arabo-chinoise, en raison des tensions importantes qui pèsent sur la région du Moyen-Orient et de la poursuite de la guerre à Gaza, appelant à un cessez-le-feu à Gaza. « Nous aspirons à élever la coopération arabo-chinoise à des horizons plus larges… Je suis convaincu que les résultats de cette réunion renforceront le niveau de coordination entre le monde arabe et la Chine », a-t-il ajouté.
Coopération au service de la paix et du développement
Le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al Khalifa, a exprimé lors de la session d’ouverture l’engagement collectif à augmenter les niveaux de rapprochement et de coordination fructueuse à tous les niveaux. Le roi a, par ailleurs, salué la vision unifiée des dirigeants des pays arabes pour soutenir et développer la coopération régionale et internationale au service de la paix et du développement. Le roi du Bahreïn a appelé à une conférence internationale pour la paix, afin de soutenir les droits légitimes du peuple palestinien.
De son côté, le secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, a affirmé lors de l’ouverture de la dixième réunion ministérielle du Forum de coopération arabo-chinois que la Ligue est déterminée à faire progresser les relations entre les pays arabes et la Chine vers un avenir meilleur.
« Nous célébrons aujourd’hui le 20e anniversaire de la création du Forum de coopération arabo-chinois, qui a marqué une véritable avancée dans l’histoire des relations entre les deux parties, en mettant ces relations dans un cadre institutionnel global, où leur évolution et leurs potentialités futures peuvent être suivies. Le forum est devenu depuis sa création une histoire de succès dans la coopération internationale multilatérale, à la lumière des divers mécanismes et mémorandums de coopération dans tous les domaines politiques, économiques, sociaux et de développement », a souligné Aboul Gheit.