Pendant 30 minutes, ça a été le déluge. Samedi 17 août, la côte allant de Korba à Hammamet a été victime d’un violent orage , court mais intense. « On a vu arriver les gros nuages noirs vers 19h00 » explique Ali, un jeune commerçant. « Et ça n’a pas manqué, à 19h30h c’était parti
Durant vingt minutes, des précipitations terribles se sont abattues sur Nabeul, Hammamet, Dar Chaabane, Beni Khiar, Tazerka et Korba « On a des rues en pentes qui ont vu leurs canalisations très vite submergées. Résultat, l’eau est vite ressortie par les bouches d’égouts » souligne une vieille dame d’Hammamet .
A Nabeul, le centre-ville a été particulièrement impacté. Les avenues Habib Bourguiba et Farhat Hached ont fini sous les eaux. Les artères se sont transformées en ruisseaux transportant les sachets en plastique et d’autres détritus. Un spectacle désolant. Et pour cause, les égouts ont été complètement bouchés par les déchets et les ordures ménagères.
Plusieurs quartiers, habitations et routes ont été inondés. La surprise était générale, les prévisions des services de la météorologie du pays n’ayant pas fait état de telles intempéries. Il s’agit en fait d’une rencontre d’une masse d’air du nord et des perturbations provenant du Sud ce qui a généré ces pluies torrentielles. Comme à leur habitude, les habitants s’entraident et la solidarité joue son rôle pour affronter, encore une fois, la situation, tout en espérant que celle-ci s’améliorera. Au plus fort de la tourmente, les agents de la protection civile sont intervenus pour assister les usagers de la route et évacuer les flaques d’eau et la boue dans certains quartiers.
Les rafales de vent ont arraché de nombreuses tuiles sur les toits et mis à terre plusieurs arbres. Les habitants témoignent de la violence des rafales de vent, accompagnées de pluie et de grêle, qui ont traversé les villes.« J’étais pratiquement en train de m’endormir, et tout à coup, on a entendu un grondement. Franchement, c’était impressionnant et très rapide. On ne voyait plus rien. Plusieurs arbres sont arrachés et sont tombés sur des voitures. J’ai cru à un tremblement de terre », raconte Nadia, encore sous le choc. Des poteaux d’électricité sont tombés causant la fermeture de la circulation entre Bir Bouregba et Latrach. L’orage n’avait pas duré longtemps mais il a laissé des scènes de désolation dont 10 blessés, selon Mourad Mechri, le directeur régional de la protection civile.
Kamel BOUAOUINA
Photos Berrazagua