Passionné. Brillant. Incroyable. Les superlatifs ne manquent pas pour qualifier le jeune pianiste Hédi Triki. A tout juste 14 ans, il ne cesse de s’imposer comme une étoile montante dans le monde exigeant de la musique classique. Ce jeune a rapidement dévié vers la musique, un art qui a captivé son esprit dès son plus jeune âge. «C’était vraiment la musique qui l’attirait. Au Royal College of Music, il s’est épanoui pour devenir un pianiste et un interprète accompli. C’est à partir de ce moment qu’il a commencé à se rendre compte qu’il avait une espèce d’oreille musicale. Hédi a animé hier un grand concert à l’espace Hasdrubal Hammamet organisé par l’Association Hasdrubal pour la Culture et les Arts Mohamed Amouri et le Rotary Club d’Hammamet. C’est un moment spécial pour lui d’échanger avec les passionnés de la musique et leur montrer que le partage de la musique est quelque chose de merveilleux. Le piano est un art expressif. Le jeune a réussi à transmettre beaucoup ses émotions et ses idées par ça, ça fait en sorte que ça crée une certaine proximité avec le public et ça rend le concert unique. Pour se démarquer, il n’hésite pas à innover dans sa façon de jouer du piano afin d’avoir le plus de cordes à son arc. Le jeune pianiste excelle notamment dans l’improvisation, le jeu à une main ou encore dans l’accompagnement. Le piano est un art expressif. Il transmet beaucoup ses émotions et ses idées par ça, ça fait en sorte que ça crée une certaine proximité avec le public et ça rend le concert unique. C’est pour ça aussi qu’il essaie de faire plus de place à l’improvisation, ça facilite un peu tout ça. L’improvisation, ce don très spécial, Hédi le possède à un rare niveau d’excellence. Aujourd’hui, à 14 ans, il se laisse emporter par le flux musical qui le traverse sans qu’il ne puisse expliquer d’où il vient, comment il vient, pourquoi il vient. C’est devant une salle comble que le jeune pianiste s’est produit en récital.
La première chose qui frappe dès l’attaque de la Sonate Pathétique de Beethoven est la fulgurance du jeu, d’une clarté éblouissante, l’affinage rond et perlé d’une articulation aérienne et la précision du toucher. Hédi s’est illustré en interprétant ensuite trois pièces représentant les formes phares de l’œuvre de Frédéric Chopin: Valses, Ballades, et Nocturnes. D’abord la Grande Valse Brillante (op. 18), la première valse publiée de Chopin et l’une de ses œuvres emblématiques puis La Ballade n° 1 qui est devenue un pilier du répertoire romantique en raison de sa richesse émotionnelle et de sa complexité technique; pour finir sur une nocturne intime et expressive publiée après la mort de Chopin. Hédi nous livre avec brio cette œuvre pleine d’émotions et de défis techniques. La musique est jouée avec des doigts en or, bien sûr, mais il y a derrière toute une analyse et une réflexion dignes des plus grands pianistes.
Après l’entracte, Hédi est davantage inspiré, quelque chose s’est passé, il va nous emporter plus loin encore. Il se sent bien et cela se voit. De nouveau Fauré, avec les Thèmes et variations opus 73. On est là encore impressionné par la profondeur de cette musique, une belle découverte, magnifique de couleur et de beauté. Le thème est parfois solennel, funèbre, sombre et on suit les dialogues avec un réel plaisir. Cependant par moments cette musique devient joliment fantasque et on reste accroché par ce Fauré passionnant. Comment ne pas aimer ces paysages musicaux au ton si original ?On suit des yeux les doigts du pianiste : oui, ça va vite, très vite, et pour réussir cette performance, il faut des qualités pianistiques immenses. Hédi sait tour à tour exprimer Eloísa de Federico Ruiz , une valse vénézuélienne élégante avec une structure et un style dans la lignée des valses romantiques de Chopin. Ensuite Asturias d’Albéniz, souvent transposée et jouée à la guitare, avec un rythme entraînant et des motifs percussifs inspirée notamment du flamenco.Enfin, la Malagueña d’Ernesto Lecuona, une fusion de styles, mêlant des éléments de musique espagnole traditionnelle avec les influences du jazz et des compositions classiques. Par moments cette musique devient joliment fantasque et on reste accroché par ce jeune pianiste passionnant. Comment ne pas aimer ces paysages musicaux au ton si original ? Le public est impressionné par la profondeur de cette musique, une belle découverte, magnifique de couleur et de beauté.
Impressionnant, le jeune Hédi a réussi son pari et a envoûté par son interprétation les amoureux de cette musique classique .Autant de pièces, autant de tableaux où sons, impressions, émotions et couleurs se sont entremêlés avec bonheur, tel une toile impressionniste.
Kamel Bouaouina