Une première dans notre sport roi, unique pratiquement dans le monde footballistique : une grève générale de tous les arbitres devant diriger la première journée de la Nationale (B). Toute la logistique était mise en place pour cette tant attendue reprise. Publics présents en masses, service d’ordre, protection civile, guichets ouverts depuis 48h, mise au vert des clubs concernés, présence des commissaires et autres délégués représentant la FTF et la Ligue, ramasseurs de balles, différents organes de presse devant couvrir les rencontres, jusqu’aux tenanciers des buvettes ayant veillé jusqu’à l’aube pour préparer les sandwiches et autres encas à vendre aux fans.
Un faux bond annoncé débrayage
La rumeur a circulé depuis quelques jours que les arbitres ne seraient pas de la partie samedi et dimanche. Une allégation vite démentie par la désignation nominative des directeurs de jeu pour le weekend de la part de la bande de Mourad Daami nouvellement intronisée à la tête de la Direction Nationale d’Arbitrage (DNA). Sachant qu’en règle générale, les deux délégations doivent être présentes dans leurs vestiaires (90′) avant le coup d’envoi pour permettre à leur responsable administratif de remplir la feuille du match (et non feuille « de » match comme on le prononce à 99% des cas) et la donner au corps arbitral déjà sur place pour les vérifications d’usage ; tout le monde fut surpris par la fermeture des vestiaires des arbitres. Mais les staffs techniques dans le dessein de garder leurs protégés parfaitement concentrés et dans leur bulle agirent comme si de rien n’était ; les arbitres pouvant apparaitre à tout moment. Réunion technique, échauffement, conseils de dernière minute, etc. Tout eut lieu comme de coutume. Mais à l’heure fatidique, circulez ! il n’y a rien à voir!
Les locaux programmèrent une séance d’entrainement sur place. Les visiteurs plièrent bagages direction leur bercail.
Problème résolu chez les jeunes
Les arbitres étant rémunérés par des clopinettes chez les catégories des jeunes, ils brillent fréquemment par leur absence notamment quand ils sont appelés à effectuer un long déplacement. Nous pouvons l’affirmer sans la moindre contestation de la part de qui que ce soit. Chaque équipe présente alors un représentant avec tirage au sort entre les deux désignant l’arbitre de la rencontre. Il jouit de toutes les prérogatives d’un referee officiel : Vérification des licences des joueurs, signature de la feuille « du » match, distribution des cartons jaunes et rouges, signalisation des écarts des responsables des bancs, validation des buts etc. Inutile de vous décrire l’atmosphère de suspicion et de méfiance régnant sur ces rencontres interrompues à maintes reprises par protestation de l’un des clans. Cette option ne s’applique que pour les matches de championnat. Concernant ceux de la coupe avec élimination -couperet, le match est reporté.
Qui assume les frais?
Par les temps qui courent avec des caisses maléfiques, les trésoriers se mettent martel en tête, en véritables funambules sur la corde raide pour assurer la location du bus, couvrir une ou deux nuitées à l’hôtel (selon la distance à parcourir), assurer le repas à mi-chemin de la délégation à l’aller comme au retour En plus de l’absentéisme enregistré chez les joueurs- élèves, les membres des staffs technique, administratif et médical. Les finances de la FTF étant au plus mal, on voit mal comment la Fédération pourrait rembourser les dépenses endurées vainement par les boites lésées par ce débrayage de ses arbitres dont certains sont …internationaux selon la désignation de la tutelle.
Mohamed Sahbi RAMMAH