S’orienter dans un monde en grande transformation représente un défi important pour nos élèves. Les parents réalisent souvent l’ampleur des besoins en matière d’orientation de leurs enfants quand ils arrivent aux moments de faire des choix scolaires ou professionnels. Chez plusieurs élèves, ces besoins sont latents et se manifestent au moment où ils font face à la nécessité de prendre une décision. Dans ces circonstances, il n’est pas rare que l’anxiété, l’inquiétude ou l’indécision habitent les élèves et leurs parents.
L’orientation se fera à partir de la première année (tronc commun). L’élève est orienté vers quatre filières en deuxième année secondaire : lettres, sciences, technologie de l’informatique et économie et services puis il est orienté vers six sections durant les 3ème et 4ème années : Lettres, sciences techniques, sciences expérimentales et mathématiques, Sciences d’informatique et économie-gestion. La campagne de sensibilisation a été entamée au début de l’année par les conseillers en information et orientation scolaire et universitaire dont la mission sera de donner les informations nécessaires aux élèves et aux parents pour mieux les orienter. Les élèves et leurs familles sont mis en situation de pouvoir choisir entre quatre sections : lettres, sciences, économie et services et technologie de l’informatique.
Les critères d’orientation varient d’une section à une autre. Chaque élève est appelé à faire son choix et remplir l’affiche d’orientation. Que ce soit pour les parents ou les enfants, le choix de l’orientation scolaire est une décision préoccupante. En effet, le choix de ses études est très important pour la poursuite de sa carrière professionnelle dans les années à venir.
Des choix qui ne correspondent pas souvent aux aspirations des élèves
En orientation, rien n’est jamais définitif. Se tromper d’orientation n’est pas aussi grave que cela le paraît. C’est un processus de maturation qui se construit dans le temps et qui est destiné à s’ajuster tout au long d’un parcours de vie. Les expériences personnelles et professionnelles enrichissent ce parcours. Peu après le conseil d’orientation, de nombreux élèves du secondaire se rendent compte qu’ils n’ont pas fait le bon choix dans leur orientation. Ils ne sont pas allés au bout de la démarche quant à leur motivation profonde, ils n’ont pas toujours cerné l’adéquation entre leur personnalité et le type de structure qui leur conviendrait mais également la représentation qu’ils se font d’un métier et des études pour y parvenir… La mauvaise orientation scolaire est un phénomène fréquent, mais souvent sous-estimé.
De nombreux élèves se retrouvent face à des choix qui ne correspondent pas à leurs véritables aspirations. Cette mauvaise orientation scolaire, résultant souvent d’une décision basée sur les résultats scolaires plutôt que sur les passions personnelles, affecte négativement le parcours éducatif et professionnel des jeunes. Elle génère de la démotivation, qui peut se traduire par des échecs répétés, voire l’abandon des études. La mauvaise orientation scolaire n’est pas un cas isolé. Elle touche un grand nombre d’élèves chaque année. Cela est dû, en partie, au manque d’accompagnement et de conseils adaptés lors du processus d’orientation. Souvent, les choix sont faits sous pression, sans une véritable réflexion sur les intérêts et les compétences de l’élève.
Chaque année, un élève sur trois regrette son orientation .Les effets d’une mauvaise orientation scolaire vont au-delà des performances académiques. Elle peut entraîner une perte de motivation, une baisse de l’estime de soi, et même des problèmes psychologiques plus profonds. L’élève peut se sentir perdu, anxieux et démoralisé, ce qui entrave son plaisir d’apprendre et sa capacité à se projeter dans l’avenir. Plus important, un mauvais choix d’orientation peut obérer les chances de réussite d’une personne dans sa vie professionnelle. Les choix d’orientation sont parmi les plus importants de l’existence et ils méritent donc une attention importante. Face à cette problématique de la mauvaise orientation scolaire, le ministère de l’éducation offre aux élèves non satisfaits de leur orientation de se réorienter et de choisir une filière qui correspond à ses ambitions . Ils doivent présenter une demande accompagnée d’un bulletin de notes vers la fin du mois août, dernier délai pour faire le bon choix. L’élève doit donc se poser les bonnes questions avant de se réorienter .Quelles sont mes motivations pour envisager une réorientation ?Quels sont mes intérêts, mes passions et mes talents ?
Quels sont mes objectifs à long terme sur le plan professionnel et personnel ?Quelles sont mes valeurs personnelles et comment puis-je les intégrer dans ma future carrière ?Quelles sont les raisons qui m’ont poussé à choisir ma voie actuelle ?Quels sont les domaines d’activité qui m’intéressent et qui correspondent à mes compétences ?Ai-je besoin d’acquérir de nouvelles compétences ou de suivre une formation supplémentaire pour réussir dans ma nouvelle voie ?Suis-je prêt à accepter les éventuels sacrifices ou les défis associés à une réorientation ?Le rôle du conseiller d’information et d’orientation scolaire et universitaire est important dans cette orientation.Il se traduit par l’accompagnement du jeune dans sa connaissance de soi, l’exploration concrète et active de l’information scolaire et professionnelle, la confirmation de son projet professionnel et sa réalisation.Cette réorientation permet ainsi à l’élève de retrouver le plaisir d’apprendre en s’orientant vers des études qui correspondent ainsi à ses passions.
Les attitudes des parents peuvent-elles avoir un impact sur les choix des enfants ?
L’orientation scolaire de l’élève inquiète les parents .Plus de 75 % des parents se disent inquiets. Moins de 25 % ne se sentent pas concernés. « Mon enfant n’a aucune idée de ce qu’il veut faire plus tard » « Mon enfant a de la difficulté à faire des choix » Mon enfant n’est pas motivé et j’ai peur qu’il décroche » « J’ai l’impression que mon enfant ne fait pas le bon choix » Ces mots traduisent les difficultés que rencontrent nos jeunes dans l’orientation ainsi que les soucis des parents qui se montrent inquiets en lien avec l’indécision de leur jeune, les nombreux choix, la motivation/démotivation, le décrochage scolaire, la peur que leur jeune se trompe .
Il est vrai que certains parents ont le droit de ne pas être en accord avec les choix de leur enfant qui peuvent être parfois farfelus ou irréalistes à vos yeux. Sans le décourager, ils peuvent chercher à savoir ce qui l’attire dans ce choix et l’encourager à explorer dans des secteurs connexes ou totalement opposés, ceci sans délaisser son idée de départ. Mais il n’y a pas de recette miracle. L’enfant a besoin de vivre des expériences à partir desquelles il pourra découvrir ses centres d’intérêt, ses aptitudes et ses traits de personnalité distinctifs. Il doit aussi découvrir ses talents particuliers et la filière qu’il compte suivre. Mais la meilleure façon de l’aider c’est l’inciter à faire les choix qu’il estime les meilleurs pour son avenir tout en évitant de l’influencer dans ses choix.
Pour être de bon conseil, les parents se doivent simplement d’être attentifs aux aspirations ainsi qu’aux préoccupations de leur jeune qui doit savoir qu’il n’existe pas de meilleur choix, mais bien que plusieurs options possibles s’offrent à lui. Il sera toujours temps au cours de son cheminement scolaire d’apporter des changements. Il est important d’accompagner le jeune, de lui laisser le temps de réfléchir et surtout, de respecter le fait que le choix professionnel lui appartient. Il est normal et sain, lors d’un processus d’orientation, que le jeune change d’idées, explore des domaines totalement à l’opposé les uns des autres : il veut être médecin un jour et informaticien l’autre jour. Ceci est bienfaiteur et cette exploration l’aide à mieux se connaître et lui fait découvrir un monde de possibilités. Le rôle des parents est simplement de l’accompagner dans cette exploration, démontrer de l’intérêt et tenter de comprendre les raisons qui motivent ses choix.
Kamel BOUAOUINA