Lors de sa rencontre, lundi 12 mai au Palais de Carthage, avec la cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzri, le président de la République Kaïs Saïed a réaffirmé la nécessité d’adopter une approche globale pour traiter les problèmes du pays. « La priorité absolue doit être accordée à la justice sociale », a-t-il martelé, soulignant que l’approche sectorielle, souvent privilégiée, produit des réponses fragmentées, parfois injustes en profondeur.
La rencontre a permis de passer en revue plusieurs projets de lois et décrets. Elle a surtout été l’occasion, pour le chef de l’État, de rappeler le sens du soulèvement populaire de 2011 : une quête de dignité à l’échelle nationale. Or, selon lui, cette aspiration a été détournée dès le 14 janvier au soir par des forces rétrogrades, qui l’ont réduite à une série de revendications sectorielles.
Pour Kaïs Saïed, seule une vision collective et unifiée peut offrir des réponses à la hauteur des défis. « Ce sont uniquement les réponses collectives qui permettent aux peuples d’affronter les difficultés », a-t-il insisté, en saluant la conscience historique du peuple tunisien, de la lutte contre le colonialisme à celle contre la dégradation des services publics.
Dans une allusion à ses détracteurs, le président a mis en garde contre ceux qui changent de position « au gré de leurs intérêts », oubliant l’intérêt de la patrie au profit de leurs ambitions personnelles.
Il a également renouvelé son appel à la mobilisation en faveur des chômeurs, affirmant que « le génie du peuple tunisien est sans limites pour inventer des solutions radicales ». Il est temps, a-t-il dit, que les citoyens vivent dignement, créent de la richesse, en bénéficient et relèvent la tête. Ils sont, selon lui, le véritable rempart contre les forces destructrices.
Enfin, Kaïs Saïed a appelé les responsables à se montrer exemplaires. Ceux qui ne partagent pas cette voie « n’ont pas leur place dans les institutions de l’État, qui sont au service du peuple ».