Selon des sources du ministère de la Santé, les Tunisiens n’ont pas à se soucier des éventuelles avancées des récents variants du Covid-19, étant quasiment immunisés contre ces virus. Toutefois, avec ce qui se passe en Europe, la vigilance ne doit pas être délaissée même si, en été, l’activité de ces virus diminue…
C’est le directeur général du Centre national de la pharmacovigilance (CNPV), Riadh Daghfous, qui vient de le relever. Les Tunisiens ont acquis une immunité collective contre la Covid-19, et que l’apparition du nouveau variant « Nimbus » ne représente aucun danger pour le pays.
D’après ses dires, ce nouveau variant n’est pas « inquiétant », étant donné que ses symptômes sont moins sévères de ceux des virus saisonniers, ajoutant que la Tunisie n’a enregistré aucun cas lié à ce variant jusqu’à présent.
Comment les Tunisiens ont-ils acquis une telle immunité ? D’après Dr Daghfous, l’immunité collective acquise en Tunisie est le résultat des infections enregistrées depuis l’apparition de la Covid-19 en mars 2020 et les deux années qui ont suivi, renforcée grâce aux campagnes nationales de vaccination qui ont touché des millions de citoyens tunisiens.
Ce qui est encore plus rassurant, c’est que le laboratoire de référence à l’hôpital Charles Nicolle a confirmé un net recul de la propagation du coronavirus en Tunisie, particulièrement durant l’année écoulée et l’année en cours, avec un taux moyen de deux cas par semaine. Mieux encore, la Tunisie enregistre zéro cas depuis près de cinq semaines, dans un contexte mondial marqué par des vagues de forte propagation de la Covid-19 observées récemment dans les pays européens.
Dr Riadh Daghfous appelle, tout de même, à faire preuve de vigilance. Il a précisé que cette immunité acquise contre la Covid-19 n’a pas empêché la large propagation des virus saisonniers (la grippe en premier lieu), qui ont souvent conduit à des hospitalisations, mettant en garde les personnes atteintes de maladies chroniques contre les risques liés à la Covid-19 et aux virus saisonniers.
Il a expliqué que le nouveau variant du coronavirus, « Nimbus », qui est une sous-variante d’Omicron connue scientifiquement sous le nom NB.1.8.1, est apparu pour la première fois en janvier 2024 en Chine, et s’est propagé à plusieurs pays européens depuis mars et avril 2025, notant que son taux de propagation mondial est actuellement estimé à 10 %, alors qu’il ne dépassait pas 2 % il y a environ un mois.
C’est quoi le nimbus ?
Le variant Nimbus, également connu sous le nom de NB.1.8.1, a été identifié dans 22 pays jusqu’à présent et était responsable, fin avril, d’environ 10,7 % des infections mondiales, contre seulement 2,5 % un mois plus tôt.
Identifié pour la première fois fin janvier, le variant est un descendant de la famille Omicron des sous-lignées Covid, et est devenu de plus en plus répandu tout au long du printemps en Europe, dans les Amériques et dans le Pacifique occidental.
La nouvelle souche a été déclarée « variante sous surveillance » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) , ce qui signifie qu’elle pourrait modifier les comportements du virus.
Les données préliminaires suggèrent que le NB.1.8.1 pourrait se propager plus facilement et échapper partiellement à certaines défenses immunitaires, a déclaré l’OMS.
À l’instar des sous-variants précédents d’Omicron, NB.1.8.1 présente des mutations de la protéine Spike associées à une transmissibilité accrue. Cependant, rien ne suggère que NB.1.8.1 provoque une maladie plus grave ou échappe significativement à l’immunité induite par le vaccin ou à l’immunité naturelle.
Les responsables de la santé ont déclaré que les modifications de la protéine de pointe de Nimbus pourraient augmenter sa capacité de transmission et réduire partiellement l’efficacité neutralisante de certains anticorps générés par des infections antérieures, ce qui contribuerait à sa propagation.
Principaux symptômes du Covid NB.1.8.1
Les symptômes de la nouvelle souche de Covid seraient globalement les mêmes que ceux des versions précédentes du virus, avec un mal de gorge douloureux comme signe clé possible de la nouvelle variante. Elle présente un symptôme distinctif, un mal de gorge sévère connu sous le nom de « sensation de lame de rasoir ».
D’autres signes de la nouvelle souche comprennent des symptômes courants du Covid comme de la fièvre, des douleurs musculaires et une congestion ainsi que des rougeurs à l’arrière de la bouche et des glandes du cou enflées.
Alors que les souches précédentes provoquaient principalement des symptômes de rhume et de grippe, cette nouvelle variante a été associée à des problèmes gastro-intestinaux chez certains patients, qui peuvent inclure des nausées, des vomissements, de la diarrhée, des ballonnements, de la constipation, des douleurs abdominales et même des brûlures d’estomac.
Bien que les symptômes soient généralement légers à modérés, les personnes souffrant de maladies préexistantes, les personnes non vaccinées, les personnes dont le système immunitaire est affaibli et les personnes âgées présentent un risque plus élevé de maladie grave.
Les responsables de la santé affirment que les vaccins Covid actuels restent efficaces contre ce variant et protègent toute personne infectée contre une maladie grave.
Enfin, il y a lieu de noter que le Nimbus a le potentiel de provoquer une augmentation des cas à mesure que le temps se réchauffe, c’est-à-dire en été, et que les gens sortent et socialisent davantage.
Kamel ZAIEM