Le stress de l’attente des résultats du bac est quasi inéluctable après un examen. Cette période d’attente constitue une étape cruciale qu’il faut savoir gérer pour ne pas être débordé psychologiquement. Le stress est nourri par la forte concentration, la pression de l’environnement et la peur de l’inconnu. Ainsi à partir du jeudi 19 juin, les candidats de la session principale du baccalauréat 2025 peuvent s’inscrire pour recevoir leurs résultats par SMS, a annoncé le ministère de l’Education à partir d’aujourd’hui. Pour bénéficier de ce service, les candidats doivent envoyer un SMS au numéro 85005 en indiquant « BAC », suivi de leur numéro d’inscription à l’examen du baccalauréat, puis d’une étoile, et enfin de leur numéro de carte d’identité nationale. Le coût total de ce service est de 950 millimes pour les abonnés des opérateurs téléphoniques tunisiens. Le ministère de l’Education précise que le numéro d’inscription au baccalauréat doit comporter 6 chiffres et le numéro de la carte d’identité 8 chiffres. Les candidats inscrits recevront, par SMS, le résultat de l’examen du baccalauréat et ce, avant l’annonce officielle des résultats prévue le 24 juin prochain.
En attendant le verdict, les candidats au baccalauréat vivent un grand calvaire, celui de l’interminable attente des résultats, mais sous les grosses chaleurs qui sévissent dans le pays. « J’essaie de ne pas y penser mais c’est impossible, surtout que le jour J approche et qu’on sent la tension monter à travers l’inquiétude très palpable des parents et celle transmise par les coups de fils des camarades », nous confie Samah, qui avoue passer des nuits blanches en ce moment.
« Si j’ai le bac mais pas avec une bonne moyenne, je ferai quoi ?» Comme Sarra, ils sont des milliers de lycéens à attendre les résultats sans savoir ce qu’ils feront, l’an prochain, au risque d’aggraver leur stress. Ils se montrent impatients et angoissés à l’idée de ne pas réussir cette étape. « C’est un stress supplémentaire dont on n’avait pas besoin », nous dit Amel, qui semble contenir avec beaucoup de difficulté, son inquiétude en attendant la proclamation des résultats.
L’angoisse des parents
Le stress des résultats n’est pas uniquement réservé aux seuls candidats et pour cause, les parents peuvent dans certains cas stresser plus que leurs enfants. Et cela peut se comprendre, leur inquiétude résidant notamment dans le détail des notes et des perspectives d’avenir que peuvent réserver certains résultats. Une situation difficile que les candidats partagent avec leurs parents qui, involontairement, accentuent ce stress et considèrent que le baccalauréat est le couronnement des trois cycles éducatifs, et que la réussite de leurs enfants est une contribution au succès de toute une génération. « Le bac est essentiel dans le parcours scolaire des enfants et par conséquent, toute la famille doit se mobiliser pour ce rendez-vous crucial pour eux, a relevé Nadia, professeur d’arabe.
Salah, père d’un jeune candidat au bac sciences est angoissé : « Je suis confiant mais je stresse quand même un peu ». « Ce que j’aimerais bien, c’est une mention », glisse-t-il. Pour Hédia, la situation est plus délicate. Son fils n’a pas bien passé : « Je ne sais vraiment pas comment m’y prendre s’il est recalé demain», lâche-t-il. « C’est avec une boule à l’estomac que j’attends le verdict de ma fille au bac et je ne vous cache pas mon inquiétude. J’essaye d’être là à ses côtés pour lui apporter mon soutien indéfectible. Je fais de mon mieux pour chercher les mots afin de l’encourager. Cependant, je n’y arrive pas beaucoup, puisque je suis stressée, voire plus stressée qu’elle », nous confie l’une des mamans.
Il est vrai que le stress des examens correspond au stress de la performance et apparaît lorsqu’il y a un challenge à réussir. Cela ressemble au stress du sportif avant une compétition ou à celui d’un acteur avant qu’il n’entre sur scène. « Les parents se doivent de gérer leur pression et ne pas exprimer leurs appréhensions, en se contentant d’un discours positif de nature à atténuer l’impact de tout choc éventuel. Il est, aussi, de leur devoir d’éviter que la famille ne vive une période difficile, en cas d’échec, de se tenir prête à tous les scénarios possibles, durant son attente des résultats », a recommandé Mohamed Ali, professeur de maths, appelant les parents à meubler l’attente avec des activités récréatives au profit de leurs enfants, à l’instar d’une baignade en mer ou d’une soirée dans un café.
Cette importance conférée par les familles au baccalauréat relève d’idées préconçues selon lesquelles ce diplôme est la clé de la réussite sociale et professionnelle, d’où leurs efforts pour accompagner la scolarité de leurs enfants jusqu’à l’université et comme l’affirme Skander, candidat au bac économie-gestion, il ne faut pas dramatiser et céder au stress : « Je considère que de toute façon, c’est trop tard. Je me sens bien, je ne stresse pas, je passe d’excellentes vacances, cela ne sert pas à grand-chose de stresser, j’ai fait de mon mieux. Quel que soit le résultat, je l’accepterai et je ferai avec », dit-il.
Kamel BOUAOUINA