Le paysage universitaire tunisien connaît une transformation notable en 2025. Modernisation des infrastructures, réformes pédagogiques, ouverture à l’international : autant de mesures engagées par le ministère de l’Enseignement supérieur pour renforcer la qualité de la formation et améliorer l’employabilité des diplômés.
Un nouvel institut pour les ingénieurs du futur
Le ministère a récemment inauguré le nouveau siège de l’Institut supérieur d’ingénierie numérique à Tunis, un établissement rattaché à l’Université de Tunis et dédié à la formation en informatique, en langue anglaise. Avec 60 étudiants inscrits pour sa première année, l’institut ambitionne de former une nouvelle génération d’ingénieurs répondant aux standards internationaux.
Une réforme structurée de la formation universitaire
Le budget 2025 du ministère de l’Enseignement supérieur s’élève à 2,293 milliards de dinars tunisiens, dont une partie est dédiée à la réforme des cursus universitaires. L’objectif affiché est clair : adapter les programmes aux exigences du marché du travail et intégrer des compétences en innovation et en entrepreneuriat. Un nouveau guide de référence est en cours d’élaboration pour harmoniser les filières et renforcer la qualité de l’enseignement.
Un appui international pour l’innovation
Le projet RESPIRE, financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars, vient renforcer cette dynamique. Il vise à améliorer la gouvernance des universités tunisiennes, à rapprocher la formation du monde de l’entreprise et à soutenir les initiatives étudiantes.
Réorientation universitaire : plus de souplesse pour les étudiants
L’université tunisienne offre aujourd’hui davantage de flexibilité grâce aux sessions de réorientation. La session de mars 2025 a permis à de nombreux étudiants de changer de filière, un mécanisme salué pour sa réactivité face aux évolutions du parcours académique.
Une modernisation saluée, mais un défi persistant
Malgré ces avancées, la Tunisie fait face à un enjeu de taille : la fuite des cerveaux. Chaque année, des centaines d’ingénieurs fraîchement diplômés quittent le pays vers l’Europe, le Canada ou les pays du Golfe, attirés par de meilleures conditions de travail et des perspectives professionnelles plus prometteuses. Une tendance qui interroge sur la capacité du pays à capitaliser sur ses talents et à retenir ses compétences hautement qualifiées.
A.O.