Il était 22h30 lorsque la troupe Dimouzika ouvre le festival international de Nabeul . Ce concert concocté par le grand musicien Amine Dimasi avec l’Assocition des festivals a chauffé l’atmosphère sur plus de deux heures de musique, de danses, de chants décalés en dialecte tunisien, mêlés à des sonorités tunisiennes et orientales. « Elle sera chaude, cette soirée !» dixit Montasser Kacem, le réalisateur du concert de la soirée Elle l’est déjà et elle le sera encore
Sur un fond théâtral , une revisite en musique de l’histoire des deux amants les plus connus du 6e art, les 230 musiciens et choristes ont enchanté le public à en juger par les applaudissements après la nouvelle composition « Parfums du Cap Bon » .C’est un concert sur un fond théâtral avec une performance musicale qui intègre des éléments de mise en scène, de décor, ou de narration théâtrale, créant ainsi une expérience plus immersive et visuellement riche pour le public. Ce fut une véritable transformation de l’espace scénique en un décor théâtral, ou même à l’incorporation de personnages et d’actions théâtrales dans le spectacle musical.
Les choristes ont interprété un répertoire qu’ils ont en commun. Échanger la joie de vivre et chanter ensemble : c’est le programme qu’ils se sont fixé. Ils ont interprété des œuvres extraites du patrimoine tunisien « Ya Nass Jraatli Ghraieb », « Bneit Jari Hamouda’ « Ya Jari Dabaar Aleya » « Yaichha wa yahmiha » .Ils ont enchanté les oreilles et réchauffé le cœur d’un public enthousiaste, Il faut dire que la prestation a reflété la qualité de la préparation, le travail de chaque jour et le talent tant individuel que collectif de ceux qui composent cet ensemble . Ces garçons ont impressionné la foule avec leurs voix. Ils ont ému et fait sourire de chanson en chanson. Lors des présentations, l’assistance reconnaît le titre et anticipant l’air et les paroles.
Les Voix des petits, adultes et vieux réchauffent l’atmosphère en interprétant des chefs- d’œuvre très connus : « Kalouli Asmar » « Maana Jamel » « Mahlaha Tabdilet Inek » Ces chanteurs ont enchanté le public par la pureté de leurs voix et leur maîtrise vocale, un pur enchantement amenant les spectateurs à applaudir leur excellente prestation. L’harmonie magique des timbres, d’une parfaite maîtrise, envoûte littéralement. Dans un beau décor , les voix transmettent sympathie, joie et légèreté. Le public a chaudement applaudi aussi les chorégraphes . Le spectacle est séduisant. Une musique très riche et des mouvements gracieux de ces corps qui tournent et qui expriment la liberté, l’évasion, le rêve…Ce sont les corps qui dansent d’où cette relation très intime, voire organique, entre le danseur et le spectateur..
Sous sa houlette inspirante, chaque musicien a apporté sa propre touche durant le concert, créant une symbiose qui transcende les différences et les styles personnels. Semaine après semaine, dans la rigueur des répétitions, le labeur inlassable et la patience, Di Mouzika a forgé son caractère, non sans sacrifices, mais toujours avec une résilience admirable. Cet orchestre ne se contente pas de jouer ; il s’est donné une mission plus noble : celle de faire vivre, de préserver et de transmettre le précieux patrimoine de la musique classique tunisienne. Hier soir, ils ont réussi à produire une prestation remarquable qui a su captiver le public dès les premières notes. Et quand on a un bel espace en plein air comme le théâtre de Nabeul et qu’on y rajoute un public impliqué corps et âme dans l’acte artistique, on obtient une soirée magique.
Kamel Bouaouina
