Il n’y a aucun doute que le secteur touristique est en pleine expansion, surtout après la crise provoquée par la pandémie Covid-19 qui s’est abattue sur le monde et sur notre pays. Durant environ deux ans ou plus, nos hôtels ont été désertés et bon nombre de nos établissements touristiques ont mis la clé sous la porte, faute de clients. Durant cette période, les rares hôtels qui sont restés ouverts ont misé sur le tourisme intérieur pour survivre en attendant des jours meilleurs, en attirant une clientèle locale, moyennant des spots publicitaires et des promotions envoyées par SMS aux citoyens, proposant des tarifs réduits et des services avantageux, notamment pendant les vacances scolaires, les week-ends ou les jours fériés.
Parmi ces services, la plupart des hôtels proposent encore aujourd’hui la formule « all inclusive », une formule alléchante qui séduit tant de vacanciers rêvant d’un beau séjour, nourris et logés et sans aucun souci. Or, la réalité est tout autre ! En Tunisie, la formule « all inclusive » (tout compris) est différemment appliquée, puisque certains hôtels peuvent imposer des limitations ou des restrictions. Il est donc recommandé de bien se renseigner sur les détails de la formule proposée par l’hôtel spécifique avant de réserver.
La formule « all inclusive » est un leurre
En Tunisie comme dans plusieurs pays touristiques, les séjours « all inclusive » se sont développés au point de devenir la principale formule d’hébergement. S’il est vrai que cette formule a permis de réaliser une progression constante du nombre de touristes locaux et étrangers, il n’en demeure pas moins qu’elle ne fait pas toujours l’unanimité des clients. On peut se référer aux différents avis formulés sur Internet par des citoyens après avoir séjourné dans l’un de nos hôtels. Cette formule est pourtant essentiellement faite pour ceux qui souhaitent maîtriser leur budget de vacances et pour tous ceux qui veulent passer un beau séjour sans trop se soucier des dépenses.
En fait, certains visiteurs locaux qui ont fait leur réservation auparavant sur la base de jouir d’un service « all inclusive », sont désappointés dès qu’ils découvrent, une fois arrivés à l’hôtel, qu’ils n’ont droit qu’à la formule « all inclusive soft ». Et dire que dans l’offre proposée par l’hôtel, il s’agit bien de « all inclusive » tout court, ce qui veut dire tout compris. En réalité, la formule « all inclusive, d’ailleurs très répandue dans nos hôtels, n’est qu’un leurre qui sert à attirer le maximum de clients et abuser de leur «crédulité». Sinon, pourquoi ne pas préciser d’avance lors de la réservation qu’il s’agit bien de «all inclusive soft» ?
Pour ce qui est de la nourriture fournie en self-service, la qualité des mets laisse à désirer. Ce sont toujours les mêmes plats qui sont proposés au repas comme au dîner. On a l’impression que la cuisine de nos hôtels appliquent à la lettre la fameuse citation de Lavoisier «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme». Justement, les restes de la veille serviraient suffisamment pour en préparer de nouveaux plats et les présenter aux clients qui, en général, ne s’aperçoivent de rien.
D’autres services font également défaut
Le « all inclusive » ne concerne pas seulement la bouffe et les boissons à volonté, mais d’autres services aussi importants sont inclus dans cette formule, à savoir le WIFI, devenu indispensable pour faciliter la connexion à Internet. Il arrive souvent que ce service ne soit pas disponible, ni à la réception, ni dans les chambres. Et si un client osait en demander les raisons, la réponse serait : «Le service du WIFI est en panne !» Parmi les autres avantages du «all inclusive» figurent les conditions d’hygiène dans l’hôtel (chambre, accueil, café, bar, restaurant, piscine, couloirs, espaces d’animation et de détente et même le sourire du réceptionniste et du serveur…). Malheureusement, dans certains établissements hôteliers, ces conditions qui garantissent un bon séjour font défaut ou laissent à désirer, sous prétexte qu’on a dû licencier un bon nombre du personnel à cause de la pandémie Covid-19.
Et c’est pourquoi le client découvre parfois que le climatiseur de sa chambre est défectueux ou que l’eau chaude ne coule pas, si bien qu’il doit le réclamer auprès de la réception et attendre des heures pour que les réparations soient faites. Parfois, la nuit, les escaliers et les couloirs sont sombres ou mal éclairés et souvent le nombre d’employés (serveurs, portiers…) n’est pas proportionnel au grand nombre de clients venus en masse, surtout pendant les vacances ou les jours fériés, quand bien même ce service ferait partie du «all inclusive», cette formule censée garantir le plaisir, le calme et le repos. La formule «all inclusive» en Tunisie a besoin d’être reconsidérée en s’inspirant d’autres pays qui nous ont devancés dans le domaine touristique et hôtelier afin d’assurer la qualité requise aux clients, qu’ils soient tunisiens ou autres et par là même, conserver l’image du tourisme tunisien. Pour relancer le tourisme intérieur, nos hôteliers devraient aussi revoir à la baisse les tarifs du « all inclusive » pour les autochtones.
Hechmi KHALLADI
