Par Samia HARRAR
Vers la reconnaissance d’un État palestinien par la France en septembre, qui pourrait encourager d’autres États européens à faire de même, en osant oser… Ne serait-ce que pour répondre enfin, à la pression insistante et convaincue de leurs « rues », qui ont compris depuis de longs mois déjà, que la manipulation de masse, par la propagande israélienne, des décennies durant, autour de la question palestinienne, a beaucoup retardé ce réveil de conscience, à l’échelle du monde, qui commande aujourd’hui, plus que jamais, de s’insurger. Et de ne pas laisser la mobilisation des peuples du monde, solidaires des Palestiniens, faiblir ou se lasser, tant que les Palestiniens, soumis à une épuration ethnique à Gaza, continuent de souffrir, et de connaître l’enfer des bombardements, de la famine, et de la soif, érigés en armes de guerre par le gouvernement le plus amoral s’il en est, de l’histoire d’Israël. Face au génocide perpétré par l’entité sioniste à Gaza, qui vise à anéantir tout un peuple, afin de s’accaparer tous ses territoires, si les peuples ont montré, qu’ils pouvaient être plus courageux que les gens qui les gouvernent, c’est maintenant aux gens qui les gouvernent justement, de comprendre, qu’il urge de prendre le « relais », parce que c’est d’abord un « devoir moral » qui l’impose, auquel ils ne doivent plus se dérober.
On l’a cru incapable mais le président Macron, qui semble bien déterminé à tenir sa promesse en septembre, de reconnaître un État palestinien, en (re)mettant sur la table, la solution à deux États : Palestinien et Israélien, pourrait peut-être entraîner, dans son sillage, le Royaume Uni pour commencer, s’il s’y résout et il devrait, compte tenu du fait qu’il a, au moins-, une dette morale envers les Palestiniens depuis « Balfour », dont il ferait bien de commencer à s’acquitter. L’Allemagne, elle, a déjà annoncé sa « couleur » aux antipodes. Sans surprise hélas, même s’il ne faut jamais insulter l’avenir. Pour d’autres pays qui ne s’y résolvent toujours pas, la sempiternelle « rhétorique » sur le génocide qui est en cours à Gaza, et s’il faut le nommer ainsi, n’en finit pas de trahir une hypocrisie qui n’est même pas de façade, face à une terrible réalité du terrain, à laquelle sont confrontés les Palestiniens, dans l’enclave réduite à néant, depuis quasi 22 mois. Pourtant, de plus en plus d’Israéliens, notamment des historiens émérites, au cœur même de l’université israélienne, se sont résignés, après de très longs mois de « déni », à reconnaître que ce qui se passe à Gaza, est bien un génocide. Déjà en décembre 2024, Amos Goldberg, historien, spécialiste en études sur l’holocauste, avait reconnu le génocide, avec le courage et la lucidité de ceux qui savent en faire preuve, lorsque leur conscience, et le devoir moral, leur commandent de fixer la vérité en face, et de la nommer. Il n’est pas le seul, depuis, parmi les israéliens ou l’intelligentsia de confession juive de par le monde, notamment aux États Unis, à avoir « nommé » le génocide.
Hier, lundi 28 juillet, sur les colonnes du journal Le Monde, nous apprenons que les deux principales ONG israéliennes, qui militent pour la paix depuis de longues années dans leur pays : B’Tselem et Physicians for Human Rights, ont publié deux rapports qui concluent au génocide. « Il faut appeler un génocide par son nom ». Sans concession pour les mensonges d’Israël, et sa propagande qui ne prend plus, sur la « légitime défense », et sur les « objectifs non encore atteints », des opérations de destruction massive, menées par Tsahal à Gaza.
Le 25 juillet dans « C dans l’air », Alexandra Schwartzbrod, directrice-adjointe de la rédaction de « Libération » et ancienne correspondante à Jérusalem, dira sans détour, dans son analyse de la situation actuelle dans l’enclave : « Il y aura sans doute tôt ou tard, un cessez-le- feu, peut-être un corridor humanitaire, mais cela ne résoudra pas le problème de fond, qui est : Israël et les États Unis veulent récupérer Gaza. Il y a à la fois un dessein idéologique et financier pour Gaza ». Tout est dit. A partir de là, il est permis de discuter…
