Le théâtre d’Hammamet était bondé de monde.Il a retrouvé hier soir ses moments de grande gloire avec un gradin débordant, une ambiance de fusion entre public et artiste et un bonheur intense que seuls les grandes stars sont capables d’offrir . Et pour cause, c’est Ghazi Ayadi qui a réussi à faire vibrer la foule. A 22h00 , Ghazi apparaît sur scène séduisant plus que jamais et prête à affronter durant plus de deux heures les gradins. C’est avec des paroles attendrissantes et bien choisies qu’il s’adresse à ce public en majorité féminin en interprétant « Sidi Habibi ». Son succès ne se fit pas attendre. . Sa belle voix lui donne un charme particulier. Ses fans demandaient plus de rythme. Des cris d’admiration fusent d’un peu partout. Sans arrêter, il réussit à mettre le feu en interprétant « El Nabi Law Jeni », « Cheyfine Ouyounou » ou encore « Al Ain ».. Entre tarab, mélodies rythmiques et chansons tunisiennes, vieux tubes et nouveaux titres, la star a partagé son show avec le public qui chantait à sa place dans la mesure où il connaît par cœur son répertoire.Au meilleur de sa forme, il a brillé ce soir-là et montré encore une fois qu’il demeure une mélodiste de premier choix dont la présence sur scène a enchanté le public qui d’ailleurs comblé lui a récompensé par des tonnerres d’applaudissements.
Avec son timbre vocal et son charisme, il a rendu hommage à Dhikra . La foule s’est fait plaisir, chantant les paroles à sa place. Il a partagé la scène avec son frère Moez Ayadi a chanté avec lui sur scène afin de rendre hommage à leur mère. La surprise et l’émotion ont atteint leur paroxysme. Une manière de rendre hommage à la figure parentale et maternelle. Il a invité Aymen Lassik. Ils ont chanté ensemble. Et ça mord, le public accroche avec ferveur.
Ghazi n’arrête pas de sauter, les pieds joints, les pas longs en courant. Sa voix s’élève, monte dans le ciel, revient au-dessus des gradins, la tessiture fluide et variée est appréciée du public, les lumières des portables sont allumées ( c’est devenu un rituel comme un signe d’adhésion). Ovation debout. L’orchestre et le chœur, dirigés magistralement par Youssef Belhani se plient à tous les styles. En interprétant avec brio une sélection de ses plus belles chansons, Ghazi soutenu par sa mère et son épouse a offert aux festivaliers une prestation éblouissante qui a captivé les cœurs et dégagé une énergie bouillonnante digne d’une star qui brille de mille feux.Portée par la magie des notes, la douceur des mélodies et l’harmonie instrumentale, l’assistance, transportée dans un voyage hautement sensoriel, s’est jointe à l’artiste pour chanter en chœur ces titres, dans un pur moment de bonheur.
Et pour maintenir cette énergie à son comble, Ghazi n’a eu de cesse de ponctuer sa prestation par de multiples interactions et échanges avec un public qui ne demandait que cela. Il n’a d’ailleurs pas manqué d’exprimer son amour pour le peuple palestinien. Avec un répertoire riche, une présence scénique maîtrisée et une authenticité rare, Ghazi Ayadi a illuminé l’une des plus belles soirées de cette 59éme édition. Plus qu’un simple concert, cette prestation fut une célébration : celle d’une carrière bâtie sur l’émotion, celle d’un festival devenu symbole d’ouverture, et celle d’un lien indéfectible entre Ghazi et la scène musicale tunisienne.
Kamel Bouaouina
Photos Berrazagua




