Par Samia HARRAR
Ils sont tous rentrés. Sains et saufs, chez eux alors que ce n’était pas du tout évident, qu’ils s’en sortent, après avoir tenté de briser le blocus de Gaza, instauré par l’État génocidaire d’Israël, et que leur bateau – Handala- faisant partie de la Flottille de la liberté, avait été, comme Madleen dans une précédente tentative de briser le blocus inhumain imposé par l’entité sioniste aux Palestiniens, arraisonné par l’armée israélienne, dans les eaux internationales , en flagrante violation du Droit international, et qu’ils ont été arrêtés. Et, avec un État, qui est en totale infraction avec toutes les législations internationales, sur les droits humanitaires, ils, elles, risquaient gros. En partant, en prenant la mer pour forcer le blocus, par solidarité avec les Gazaouis, nul doute que chacun parmi eux, avait accepté l’idée qu’il pouvait peut-être, ne jamais retrouver le chemin du retour. Ils, elles, ont pourtant pris ce risque, parce qu’ils étaient habités par la conviction profonde qu’il fallait pouvoir faire quelque chose pour obliger le monde, à regarder dans la direction vers laquelle doivent aujourd’hui, plus que jamais, converger tous les regards : Gaza. Gaza où tout un peuple est en voie de disparition. D’effacement pur et dur, de la surface de la terre. De sa terre, convoitée, de sa terre volée, de sa terre éventrée, qui n’en peut plus de porter dans ses « flancs », autant de douleurs accumulées, et autant de martyrs innocents, qu’Israël assassine chaque jour, chaque heure, sans se dire repue , comme un monstre insatiable et assoiffé de sang, que rien, ni personne, ne semble pouvoir arrêter. C’est parce qu’ils ne voulaient pas détourner le regard de Gaza, qu’ils ont embarqué sur Handhala . Et aujourd’hui qu’ils sont de retour parmi les leurs, il faut saluer leur courage, car c’est loin d’être évident. Saluer le courage, pour ce qui concerne la Tunisie, de l’activiste Hatem Laouini, qui s’était joint à l’équipage, et qui n’avait pas accepté, même sous la menace de la soldatesque de Tsahal, de signer ce papier infâme, qui lui aurait permis d’éviter une incarcération de cinq jours dans les sinistres geôles israéliennes, et stipulant qu’il était en infraction contre la réglementation en vigueur, et que par conséquent, il était tout à fait légal de procéder à son arrestation.
Non ce n’est pas évident, d’aller jusqu’au bout de ses convictions et de porter ses idées jusqu’au bout, si le courage n’est pas là, qui galvanise chacune de vos pas . L’oubli de soi lorsque l’on se donne corps et âme pour la défense d’une cause juste, reste l’apanage d’une poignée de personnes , qui, de par le monde, éclairent notre chemin en restituant l’espoir. Et non, ce n’est pas peu de choses, lorsqu’un peuple se meurt, et que chaque geste, chaque pas comptent, lorsque le décompte est enclenché…
