Par Samia HARRAR
On ne lui enlèvera pas ça qui est indéniable et qui, en réalité, ne commande même pas d’être souligné, mais que l’on soulignera tout de même parce que l’heure est historique et c’est ce que l’histoire, la grande, retiendra : notre pays, notre si grand pays, si petit par la superficie mais tellement grand par ses décisions si courageuses, et ses prises de position sans équivoque, lorsque de grandes puissances trahissent, se défilent ou esquivent, a eu, oui, le mérite d’accueillir la magnifique «flottille» pour la liberté, avec tous ses navires, arrivés de différents ports européens pour accoster au port de Sidi Bou Saïd, avant de prendre le «large» pour tenter d’atteindre Gaza et de briser le blocus inhumain imposé par l’Etat d’Israël à la population palestinienne, dans l’enclave soumise à la famine, avec le génocide toujours en cours.
Des hommes et des femmes libres, venus de divers horizons, dont des personnalités publiques, des députés, des médecins, des journalistes et des activistes de la société civile ont choisi de faire partie d’une aventure très risquée mais à laquelle ils n’ont pas voulu se dérober parce qu’ils voulaient justement être du bon côté de l’Histoire et pouvoir regarder leurs enfants dans les yeux, qui pourraient les interpeller un jour, sur ce qu’ils avaient fait ou pas fait, quand un peuple était exterminé en direct, devant les yeux du monde, et ne pas avoir à en rougir. Des hommes et des femmes, avec un courage exemplaire, qui ont vu des milliers de citoyens tunisiens, tous âges confondus, avec une grande majorité de jeunes, déferler au port de Sidi Bou Saïd, d’abord pour les accueillir, ensuite pour les soutenir et leur témoigner toute leur solidarité, en ne faisant jamais défaut, de jour comme de nuit, afin qu’ils sachent que toute la Tunisie est avec eux, et en étant avec eux, est avec la Palestine et les Palestiniens, comme elle a choisi de l’être depuis toujours, parce que la Tunisie s’aligne et s’alignera toujours sur les causes justes. La Tunisie, Sidi Bou Saïd el Béji, Rayes labhar en sont témoins : rien ne pourra, jamais, ébranler la conviction de la Tunisie et des Tunisiens, lorsqu’il s’agit d’être «debout», quand d’autres courbent l’échine si facilement, manquant justement de courage et de conviction, alors qu’un peuple est assassiné. Le regretté Abou Ammar savait que la Tunisie répondrait toujours présente pour la Palestine.
