Généralement, l’automne est marqué chez nous par ces fortes pluies qui provoquent parfois des inondations. Les jours de chaleur de la saison estivale laisseront place à des averses et des orages intenses sur notre pays, comme chaque année en ce mois de septembre, pouvant engendrer des inondations catastrophiques au cas où on ne serait pas préparé convenablement pour éviter le pire. De même, nos infrastructures qui ne tiennent plus compte des changements climatiques et des nouvelles conditions météorologiques, sont rudement mises à l’épreuve avec ce que nous réservent les premières pluies automnales.
En effet, selon les météorologues, le réchauffement climatique du globe terrestre a fait que le pourtour méditerranéen est davantage exposé à des pluies intenses qui peuvent conduire à des crues soudaines et dangereuses. Ces phénomènes météorologiques sont donc attendus et c’est aux pouvoirs publics (municipalités, ONAS, ministère de l’Equipement, associations et citoyens) de prendre les mesures nécessaires immédiatement et sans tarder pour se prémunir contre les prochaines perturbations climatiques qui surviendraient incessamment dans nos contrées.
Prendre les précautions nécessaires
En Tunisie, presque chaque année, le citoyen est victime des toutes premières pluies automnales qui provoquent les crues des cours d’eau, l’inondation des rues des villes, l’affaissement des routes, le blocage de la circulation, voire le délabrement des vieilles maisons, notamment dans les zones rurales et les quartiers populaires. Les Tunisiens ont toujours été en cette période pris au piège des brusques intempéries qui marquent la fin de l’été. Les causes sont claires : il s’agit d’une infrastructure défaillante et d’une mauvaise préparation à ces intempéries. Cela s’ajoute à des problèmes d’infrastructure, comme l’entretien des systèmes d’évacuation et des lits de rivières.
Certes, dans ces circonstances périlleuses, il y a toute une mobilisation de toutes les autorités pour procéder aux travaux de secours et de sauvetage dans les endroits sinistrés. Or, ces mêmes autorités auraient pu agir quelques semaines avant la catastrophe en procédant à des travaux de contrôle des canaux d’évacuation des eaux pluviales, d’assainissement de tout le réseau des égouts, de balayage des vallées et des cours d’eau, de pavage des routes, afin de limiter les dégâts. Ces préparatifs pour d’éventuelles intempéries sont pourtant devenus évidents et essentiels, d’autant plus que, grâce aux technologies modernes, les inondations dues aux pluies torrentielles sont devenues prévisibles par les services de la météo. Alors pourquoi cette manie d’attendre le mal pour agir ? La municipalité où j’habite n’a pas encore entamé ces travaux et apparemment, celles des localités avoisinantes semblent encore prendre leur temps.
Prévenir vaut mieux que guérir
Désormais, vu les perturbations climatiques inhabituelles dans le monde, les épisodes de forte pluie, surtout en début d’automne, seront en effet de plus en plus nombreux. D’ailleurs, le phénomène est facile à comprendre : puisqu’il fait plus chaud, l’atmosphère peut contenir plus d’humidité et il y a risque de précipitations très abondantes. Aussi devrons-nous nous y habituer et surtout, nous y préparer en prenant toutes les mesures nécessaires pour limiter les dégâts qui pourraient en découler. C’est devenu normal, chaque pluie diluvienne vient mettre à jour l’état de nos infrastructures vétustes et délabrées en l’absence totale d’un quelconque entretien de la part des services publics. En effet, dans presque toutes nos villes et quartiers, nos égouts, nos routes, nos bâtiments, construits selon des connaissances et des techniques anciennes, peuvent favoriser le ruissellement et donc générer des inondations et des types de crues qu’on n’a jamais vus. Ainsi, ce sont carrément toutes nos infrastructures qui en écoperont, ce qui nous forcera à repenser la manière dont nous devrons bâtir les maisons, construire les routes et créer de nouveaux réseaux de drainage des eaux pluviales plus développés qui puissent résister aux éventuelles inondations catastrophiques. Dès lors, nos ingénieurs, qui sont bien et suffisamment formés, doivent tenir compte des effets des changements climatiques qu’on aura à subir dans les prochaines décennies. Cela fait des années que les Européens se préparent aux changements climatiques en prenant toutes les mesures nécessaires pour y faire face. Nous, en Tunisie, on ne doit pas regarder le train passer, puisqu’on sait, par expérience, que les pluies attendues en septembre ou en octobre seront dangereuses.
Hechmi KHALLADI
