Quiconque peut constater que les trottoirs de nos villes sont dans un état lamentable ! Dans nos villes, grandes et petites, les trottoirs, qui sont censés garantir la sécurité et le confort des piétons, sont souvent mal aménagés et occupés illégalement par des cafés et envahis par des commerçants informels. On remarque que plus de 50% des trottoirs ne sont pas utilisables par les piétons, ce qui pose un problème de sécurité majeur. De même, la marche sur le trottoir est devenue presque impossible dans plusieurs artères. En effet, plusieurs piétons affirment avoir été victimes d’au moins une chute à cause des trottoirs fissurés et inégaux. Au lieu de se sentir en sécurité en marchant sur le trottoir, les piétons doivent faire attention en permanence au risque de glisser dans un trou ou de se tordre la cheville et faire une chute terrible.
Cette situation a toujours suscité des critiques assez vives de la part des usagers et même des responsables, mettant l’accent sur l’occupation illégale de ces espaces publics. Si l’État, dit-on, autorise parfois l’usage temporaire de certaines portions de trottoirs par des vendeurs ou des cafés, cela doit être sous des conditions strictes visant à garantir la sécurité des piétons. Or, même les espaces autorisés par la municipalité sont parfois étendus en s’appropriant quelques mètres carrés de plus. Les conséquences de cette pratique anarchique sont nombreuses et potentiellement dangereuses, particulièrement pour les enfants, les personnes à mobilité réduite et les non-voyants.
En Tunisie, les trottoirs, censés être des lieux de sécurité pour les piétons, deviennent souvent impraticables et dangereux pour les passants. Selon des statistiques récentes publiées par l’Observatoire national de l’éducation, «près de 60% des trottoirs situés aux abords des établissements scolaires sont inadéquats, mal entretenus, ou carrément absents.» Cette situation contraint des milliers d’enfants à emprunter des routes dangereuses, augmentant ainsi leur exposition aux accidents de la circulation. Un autre rapport de l’Observatoire National de la Sécurité Routière a révélé que «la moitié des trottoirs tunisiens sont inutilisables, soit en raison de leur état de délabrement avancé, soit à cause d’occupations illicites. Les pavés arrachés, les trous béants et l’absence d’entretien transforment ces espaces en véritables zones de danger.»
Ainsi, les trottoirs en Tunisie rencontrent plusieurs problèmes majeurs qui affectent la circulation et la sécurité des piétons. Des terrasses de cafés et de restaurants dépassent parfois le périmètre autorisé par les autorités municipales pour grignoter encore quelques mètres du trottoir afin de placer leurs tables et chaises, obligeant les piétons à se faufiler un petit passage, quitte à se trouver carrément sur la chaussée.
Plus de fermeté
En outre, il faudrait parler aussi de ces trottoirs qui sont en mauvais état, avec des fissures, des trous et des surfaces inégales, rendant la marche difficile et dangereuse.
Et ce qui dégrade la situation, ce sont ces obstacles rencontrés sur certains trottoirs, tels que des barres de fer, des déchets d’un chantier, des câbles et des caisses de marchandises jetés par certains magasins, gênant ainsi la circulation des piétons. Souvent, on y rencontre des dalles de béton soulevées par les racines des arbres plantés sur le trottoir, ce qui crée des désagréments et des dangers pour les piétons. Parfois même, dans certaines zones, les voitures stationnent sur les trottoirs, forçant les piétons à marcher sur la route, ce qui augmente les risques d’accidents. De plus, souvent la propreté et l’entretien font défaut, ce qui contribue à une accumulation de déchets et de débris, rendant les trottoirs moins agréables. Même d’un point de vue architectural, on peut dire que certains trottoirs sont trop étroits, mal positionnés ou mal conçus, ne permettant pas la circulation fluide des piétons. Ces problèmes nuisent non seulement à l’esthétique urbaine, mais surtout à la sécurité et au confort des citoyens. Des efforts sont nécessaires pour améliorer l’infrastructure piétonne en Tunisie. Sauvez nos trottoirs !
Tous ces aspects mentionnés ci-haut nuisent non seulement à l’esthétique urbaine, mais surtout à la sécurité et au confort des citoyens. Ces facteurs, souvent combinés, font des trottoirs des infrastructures vulnérables qui nécessitent une attention et un entretien réguliers de la part des autorités municipales. Il est donc souhaitable que les autorités interviennent avec fermeté pour réhabiliter les trottoirs, mettre un terme à ces occupations illégales des espaces publics et rétablir la sécurité pour les piétons. Des efforts sont donc nécessaires pour améliorer l’infrastructure piétonne en Tunisie.
Outre les autorités municipales, les associations devront mettre la main à la pâte en organisant périodiquement des campagnes de propreté des trottoirs. L’on se rappelle de ce mouvement citoyen qui a vu le jour en 2017, baptisé «Winou Etrotoir» (Où est le trottoir ?), ayant pour objectif de pousser les autorités à mener la bataille contre l’occupation sauvage des espaces publics. Mais, devant le laisser-aller et l’insouciance des autorités, ce mouvement s’est éclipsé et ses campagnes ont échoué. Il est donc obligatoire d’agir pour que le piéton retrouve ses droits au trottoir, ce lieu construit et aménagé essentiellement pour lui afin qu’il puisse circuler en toute sécurité. Il est temps de mettre fin au désordre qui règne sur nos trottoirs.
Hechmi KHALLADI
