Une grande figure des droits humains, dont notamment le droit international public, mais aussi le droit de la Femme et des travailleurs, a été nommée membre de la Commission d’enquête internationale indépendante des Nations unies sur la République arabe syrienne, pour rejoindre ainsi, la juriste irlandaise Fionnuala Ní Aoláin au sein de cette commission présidée par la Brésilienne Paulo Sérgio Pinheiro.
Il s’agit de la juge Tunisienne Monia Ammar, éminente figure de la magistrature tunisienne, experte des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, avec une carrière de près de quarante ans et des responsabilités judiciaires et institutionnelles de premier plan. Elle a occupé plusieurs postes de responsabilité dans des instances internationales, dont celui de présidente du Comité arabe des femmes pour le droit international humanitaire relevant de l’Organisation de la femme arabe en 2010.
Endurance, courage et résilience
Sa récente nomination est un honneur pour la Tunisie et la femme tunisienne. Cela donne à réfléchir à ceux qui semblent n’avoir pas encore réalisé que la femme prend sa revanche en s’imposant aux côtés de l’homme et pas seulement au foyer, pour les travaux domestiques mais dans tous les domaines et partout où il peut se trouver, dans des postes de direction et de décision. C’est ainsi que le machisme avec toutes sortes de violences faites sur les femmes sera petit à petit et coûte que coûte combattu par celle-là même qui en est victime, grâce à sa détermination et un courage qui peut déplacer des montagnes. En l’occurrence, les femmes syriennes continuent de souffrir énormément, en raison du conflit prolongé, étant confrontées à des crises humanitaires et à une augmentation de la violence de toutes sortes. Mais elles font preuve d’une résilience incroyable et continuent à assumer des rôles cruciaux de médiatrices et de leaders communautaires malgré des risques de sécurité.
Dans cette dynamique, la démarche engagée en Tunisie depuis le 25 juillet 2021, sous l’impulsion du Président Kaïs Saïed, s’inscrit dans une volonté affirmée de justice sociale réelle, notamment en faveur des catégories longtemps marginalisées, au premier rang desquelles figurent les femmes rurales et les ouvrières agricoles. La mise en place des sociétés communautaires constitue à cet égard un levier structurant, visant à offrir à ces femmes des conditions de travail dignes, une reconnaissance juridique, un accès équitable aux richesses et une participation effective au développement local. Ainsi, cette nomination ne constitue pas seulement un honneur individuel, mais s’inscrit dans une vision plus large, celle d’une Tunisie qui fait de la justice sociale, de la dignité humaine et de l’émancipation des femmes, un pilier central de son projet national, en résonance avec les combats universels pour les droits humains.
Au-delà de la reconnaissance internationale qu’elle consacre, la nomination de la juge Monia Ammar s’inscrit dans une dynamique plus large de revalorisation du rôle de la femme dans la sphère publique, impulsée en Tunisie depuis le 25 juillet 2021. Sous l’égide du Président de la République Kaïs Saïed, la promotion de la femme ne relève plus d’un discours symbolique, mais d’une volonté politique affirmée, traduite par l’accès des Tunisiennes aux plus hautes fonctions de responsabilité, au sein du gouvernement, des institutions publiques et des instances nationales et internationales. Cette orientation s’inscrit dans une approche concrète et inclusive de la justice sociale, qui dépasse le cadre des élites urbaines pour englober les femmes des régions intérieures et rurales, en particulier les ouvrières agricoles longtemps reléguées à la marge des politiques publiques.
Égalité sociale, socle des droits fondamentaux
Pendant des décennies, ces femmes ont été exposées à une exploitation systématique, à des conditions de travail indignes et à une invisibilisation quasi totale. Les drames liés aux accidents de transport, survenus à répétition en raison de moyens archaïques et dangereux, souvent assimilables à ceux réservés au bétail, restent gravés dans la mémoire collective comme le symbole d’un abandon prolongé. Malgré ces épreuves, les ouvrières agricoles ont fait preuve d’une résilience remarquable, continuant à travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles, au prix parfois de leur sécurité et de leur santé, voire de leur vie.
Cette endurance, longtemps ignorée, a fini par trouver un écho au plus haut niveau de l’État. Le Président de la République, Kaïs Saïed, a fait de leur situation une cause prioritaire, considérant que la dignité humaine et l’égalité sociale constituent le socle même des droits fondamentaux. À travers des mécanismes novateurs tels que les sociétés communautaires, l’État ambitionne désormais de rompre avec les pratiques du passé. Il s’agit d’offrir à ces femmes des conditions de travail décentes, une reconnaissance économique réelle et une participation active au développement local. Cette démarche vise non seulement à réparer des injustices historiques, mais aussi à intégrer pleinement les femmes rurales dans le processus de création de richesse et de souveraineté économique. En ce sens, la promotion de la femme ne relève plus du discours symbolique, mais d’une politique publique assumée, ancrée dans la réalité sociale et territoriale du pays et tournée vers une transformation durable des rapports économiques et humains.
Ainsi, la femme tunisienne n’est plus cantonnée à un rôle secondaire, elle devient actrice à part entière de la souveraineté nationale, du progrès social et de la refondation de l’État. La trajectoire de Monia Ammar, tout comme celle de nombreuses femmes appelées aujourd’hui à des fonctions décisionnelles, illustre cette conviction profonde : la dignité, la compétence et l’engagement des femmes constituent désormais l’un des piliers déterminants de la Tunisie nouvelle.
Ahmed NEMLAGHI
