Les tensions entre le cadre éducatif et les élèves ou leurs familles ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours et ont causé une polémique.
Hier, un professeur d’histoire et géographie a été poignardé au lycée Ibn Rachik à Ezzahra dans le Gouvernorat de Ben Arous en classe, par un élève.
Le 4 novembre, une professeure d’anglais qui exerce dans un collège à Mahdia, a comparu devant le Tribunal de première instance de Mahdia, suite à la plainte l’accusant de mauvais traitement et de violence verbale
La professeure a comparu devant la justice, suite à une plainte déposée par la famille de l’élève.
Des parties soutenant le professeur Sahbi Ben Slama
Dans une vidéo publiée hier, sur la page officielle de l’UGTT, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT, a fait savoir que le chef de l’Etat a assuré qu’un décret sera publié incriminant l’agression des enseignants lors d’un entretien téléphonique qui a relayé les deux parties.
Dans le même contexte, Taboubi a ajouté qu’il a contacté aussi Najla Bouden, cheffe du gouvernement qui a assuré qu’elle était en train de suivre l’affaire de l’agression du professeur.
Bouden a, également, exprimé sa solidarité avec tous les enseignants.
Dans un communiqué rendu public sur sa page officielle, le ministère de l’Education a a dénoncé l’agression du professeur Sahbi ben Slama en la considérant comme étant un « ‘acte d’une extrême gravité ».
Dans le même contexte, le ministère a exprimé sa solidarité avec Ben Slama et que tous les moyens seront déployés pour garantir les droits de tous les enseignants et du personnel éducatif.
Selon la même source, le secrétaire général du ministère et d’autres responsables ont été chargés de se rendre à la clinique où a été opéré Ben Slama, afin de s’enquérir de son état de santé.
Pour sa part ,, Les professeurs ont observé, ce mardi 9 novembre 2021, un sit-in devant le siège du ministère de l’Education suite à l’appel de la Fédération générale de l’enseignement secondaire, pour dénoncer la violence subie par les enseignants.
A noter que, Lassaad Yacoubi, secrétaire général de la Fédération, a souligné, que le corps enseignant refuse catégoriquement cette violence et réclame une loi incriminant l’agression des professeurs
Pour la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, elle vient de publier un communiqué pour exprimer sa solidarité avec le professeur.
L’affaire du professeur sous la loupe de la Justice
Interrogé par le « Temps News », Fathi Zeramdini, directeur général des affaires juridiques au ministère de l’Education, a indiqué que » l’agression qui a ciblé le professeur d’histoire-géographie du lycée Ibn Rachik d’Ezzahra a eu lieu aux environs de 16h hier. Le ministère de l’éducation a transféré le dossier à la justice.
Il a ainsi fait savoir que » les mesures disciplinaires peuvent aller jusqu’au renvoi définitif selon le régime disciplinaire scolaire »
A noter que, selon l’article 13 de la loi d’orientation de l’éducation et de l’enseignement scolaire (loi 2002-80 du 23 juillet 2002)
» Il est du devoir de l’élève de respecter l’enseignant et tous les membres de la communauté éducative et de s’astreindre aux exigences imposées par le respect dû à l’établissement scolaire.
L’élève est, également, tenu à l’assiduité et à l’accomplissement de ses devoirs scolaires et des tâches liées aux études. Il se doit, en outre, de respecter les règles de la vie en collectivité et les règlements organisant la vie scolaire. Tout dépassement ou manquement à ces devoirs expose son auteur à des sanctions disciplinaires.
Un élève ne peut être l’objet d’une exclusion de plus de trois jours qu’après comparution devant le conseil d’éducation et à condition que lui soit donné le droit de se défendre. »
Ce n’est pas la première fois…
Un élève de 8é au Collège Mekki Ben Azouz de la délégation de Nefta( gouvernorat de Tozeur) a agressé le directeur de son établissement à la lame de rasoir. en Janvier 2020
Un élève à l’intérieur au lycée Ibn Khaldoun à Sidi Bouzid a attaqué son enseignant le 12 février 2020.
En juin 2019, un candidat libre à l’examen du baccalauréat a agressé un professeur observateur, dans un centre d’examen à Siliana selon l’agence TAP.
Avec la recrudescence des tensions entre les enseignants et les élèves, avec la transformation des relations entre ces deux parties et la chute des valeurs au sein de la société, les autorités, la société civile, les syndicats et autres organisations doivent se pencher sur cette question épineuse. En fait, il s’agit de réconcilier l’école avec son environnement, et de faire en sorte que la famille se réengage dans le processus éducationnel. En fait, il faut réhabiliter les paradigmes de la citoyenneté et du vivre ensemble.
Ghada DHAOUADI