De nombreux Tunisiens, à la recherche d’un avenir meilleur, aspirent à trouver un emploi à l’étranger. Quelque 505 cadres tunisiens ont été recrutés à l’étranger dans le cadre de la coopération technique depuis le début de l’année et jusqu’à fin février 2024, environ 40 % d’entre eux opère dans le secteur paramédical.
Selon des statistiques publiées sur le site de l’Agence tunisienne de coopération technique (ATCT), une légère baisse des recrutements est enregistrée, par rapport à la même période de l’année dernière, quand le nombre des recrutés dans le cadre de la coopération technique a atteint 549 personnes, a rapporté l’agence TAP.
En effet, l’Allemagne constitue la première destination pour les compétences tunisiennes dans ce domaine avec 115 recrutés suivis par le Canada avec 92. Le reliquat est réparti entre les pays du Golfe arabe, certains pays européens et africains.
L’ATCT a reçu durant cette période 30 offres de recrutement de compétences tunisiennes venant notamment de l’Arabie saoudite, le sultanat d’Oman, le Canada et la France et ce contre 14 offres durant la même période de l’année dernière.
Les candidats au travail à l’étranger a atteint 23 mille candidats dont une bonne partie d’entre eux appartiennent au secteur de l’enseignement, les industries électriques, mécaniques et électroniques alors que le nombre des coopérants et experts a dépassé les 25 mille coopérants, selon la même source.
Rappelons que le président de la République avait abordé le 23 février 2024 lors d’une réunion avec le ministre de l’Enseignement supérieur la question de l’émigration des compétences tunisiennes à l’étranger, soulignant que l’élite du pays recherche désormais des opportunités professionnelles à l’étranger dans toutes les spécialités, notamment dans le secteur des ingénieurs, qui a connu l’émigration de plus de quarante mille ingénieurs en quinze ans. Le taux annuel d’émigration aujourd’hui dépasse les six mille, laissant ainsi la question de savoir si nous prêtons nos compétences aux pays qui ont choisi la stabilité ou si ce sont eux qui nous prêtent.
Le président avait souligné que notre pays n’est pas opposé à la coopération technique, mais si nos compétences trouvent des conditions propices à une vie décente en Tunisie, de nombreux citoyens ne songeraient pas à émigrer à l’étranger. Le président avait également insisté sur la nécessité de revoir un certain nombre de textes qui ont exacerbé ce phénomène dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine et d’autres sciences.
Ghada DHAOUADI