Pour se déplacer d’une région à l’autre, l’avion se développe de plus en plus et, n’en déplaise, il est et sera toujours un outil d’aménagement du territoire. Desservir une zone éloignée peut constituer un investissement rentable pour les compagnies aériennes. Certaines zones touristiques sont enclavées ou isolées, et ne disposent d’aucune autre forme de connexion vers le reste du territoire ou le reste du monde. Si on veut désenclaver cette cité du corail, il faudrait lui offrir les moyens de se connecter au monde.
Tabarka, un bijou, une perle, un trésor qui a besoin d’un nouveau souffle. Un site unique, un paradis sur terre d’une rare beauté. Tabarka est une zone touristique qui devrait être parmi les reines des destinations prestigieuses de notre pays. Comme Cannes, Nice ou Monaco, la prestigieuse Tabarka ne peut pas décoller sans l’aérien. . L’aéroport de Tabarka est fermé depuis des années pour tout trafic et son personnel est toujours là comme s’il s’agissait d’une petite fermeture provisoire. L’accès par la route reste long et difficile malgré l’autoroute qui va de Tunis à Beja.
La réhabilitation de l’aéroport de Tabarka Ain Draham, qui est l’un des aéroports de Tunisie, les importants en termes d’emplacement, et qui jouit d’une configuration urbaine en prise sur son environnement, demeure essentielle. Et là il faudrait promouvoir cette destination nord-ouest, en offrant des options de voyage plus adaptées, en développant la relation avec les compagnies aériennes, en commercialisant la destination à travers le nouveau site web de l’aéroport et le marketing régional. Un vent d’optimisme souffle depuis la conclusion d’un partenariat avec l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) avec Transavia, compagnie aérienne low cost du groupe Air France – KLM. Certes, il ne s’agit que d’une brise très légère. Mais elle met du baume au cœur des professionnels du secteur .Cet accord signé entre Olivier Mazzucchelli, PDG de Transavia France, et Helmi Hassine, Directeur général de l’ONTT a pour finalité de booster la destination Tunisie mais aussi désenclaver Tabarka
Impliquer toutes les parties
Le transport aérien doit être abordé comme un vecteur clé de développement économique au sens large. Il doit être considéré parmi la logistique des prérequis de tout développement et non envisagé dans le cadre du développement du seul tourisme.
Nous venons de le prouver dans la mise en place de la ligne Paris Tozeur malgré la réticence généralisée. J’ai insisté pour dire que la ligne aérienne surtout à son lancement ne peut compter que sur le secteur touristique. Si tel est le cas, elle disparaîtra avant même d’atteindre le taux de remplissage nécessaire pour sa survie. Le développement régional dans notre pays doit obéir à certaines règles à commencer par la définition de programmes homogènes et cohérents qui partent de la propreté, d’une politique environnementale respectueuse de la nature, à la capacité d’hébergement, à la création d’affaires autre que dans le tourisme pour étoffer le tissu économique. Il faut aussi et ce n’est pas le moindre des facteurs créer un réseau de transport terrestre fluide conçu et pensé pour créer une continuité aux lignes aériennes. Tabarka peut réussir si on intègre tous ces éléments notamment avec la proximité encore une fois de Annaba et de la frontière tuniso-algérienne. Il faut penser une dynamique économique tuniso-algérienne de proximité qui intègre à terme des liaisons aériennes internationales et intérieures.
Cela doit se faire selon un plan cohérent progressif et par étapes. Dans le cadre de ce plan toutes parties devront faire des efforts d’abord en y contribuant au niveau de la réflexion et de la conception puis au niveau du suivi et de la réalisation. L’ensemble doit être mis sous la responsabilité des autorités locales qui doivent veiller à la bonne coordination des actions. Pour le cas de Tozeur, le gouverneur de la région a eu un rôle clé dans le suivi et la réussite du projet car il a pris à cœur le projet et l’a considéré parmi ses objectifs prioritaires.
Oui ce que demande Transavia en termes de capacité hôtelière ou de qualité est recevable par contre ce sont des exigences qui devraient émaner de parties tunisiennes internes chargées du développement censées être plus impliquées et plus au fait de ce qu’il faut pour le pays. Je suis un homme de dossiers et je suis pour que l’on prépare nos actions et nos programmes en y mettant du réalisme, du pragmatisme et de la cohérence pour qu’ils soient faisables et banquables avant même d’en parler à nos partenaires étrangers avec tout le respect que je dois pour eux. Je reste optimiste. Même si le chemin reste long et semé d’embûches, nous y arriverons surtout si nous associons systématiquement la société civile et la jeunesse prometteuse de notre pays.
Pour un grand rayonnement de Tabarka
Nous attendons de Tabarka un plus grand rayonnement et une meilleure propreté des espaces et notamment touristiques. Nous attendons une amélioration de la capacité d’accueil hôtelière en rouvrant les hôtels fermés capables de le faire. Certains hôtels se préparent également à reprendre leur activité, ce qui est une bonne nouvelle pour les travailleurs de la région.
Nous devons revenir à la formation professionnelle pour améliorer le produit et sa qualité. Je tiens également à souligner qu’il existe de nombreuses opportunités pour réinvestir dans de petits projets dans les domaines de l’Artisanat, de l’animation touristique, de la santé et du bien-être, de la restauration, et bien sûr cela va stimuler l’agriculture et toutes les industries et services, des agences de voyage et autres. Dans le même contexte, je reviens sur le rôle de la communauté tunisienne résidant en France et en Europe en général. Cette communauté a contribué à soutenir le retour de la liaison aérienne entre Paris et Tozeur et est toujours déterminée et capable de faire plus et de réaliser le meilleur.
Chacun doit s’efforcer d’investir et de collaborer avec sa région pour contribuer à faire avancer le processus de développement. Tabarka est une merveille. Tabarka la magnifique pour ne pas bronzer idiot. Une grande pensée à mon ancien boss le grand Lotfi Belhassine inventeur de ce slogan et initiateur du Big Festival de jazz de Tabarka qui en a fait à une époque, un RDV incontournable de réputation mondiale. Tabarka, un site prestigieux qui couve un potentiel hors normes. Elle a besoin qu’on la traite avec soins, amour et affection.
Qu’on commence par lui refaire une belle toilette, qu’on lui fasse un plan de circulation et de stationnement qui la soulage quitte à prévoir des rues piétonnes qui ne pourront que rajouter à son charme. Tabarka a d’urgence besoin d’un petit budget pour soigner sa toilette. Elle a besoin aussi d’attention et d’affection. Tabarka donnera en retour un potentiel de développement inouï pour la jeunesse de la région et du pays. C’est la partie vide du verre qu’il faut s’atteler à remplir. Un développement qui offrira énormément d’opportunités d’investissements et d’emplois. Il faudrait s’activer pour rouvrir les 4 ou 5 hôtels fermés sur la dizaine que comptait Tabarka ce site prestigieux et magnifique, améliorer la qualité des prestations et de l’environnement.
Le Golf de Tabarka, un somptueux 18 trous de classe internationale, conçu par l’architecte Ronald Fream concepteur aussi des golf de Sousse et de Monastir, trône royalement sur la ville et son littoral depuis les hauteurs environnantes et déploie ses lacs et ses verdures jusqu’à la mer. Un site unique que je recommande aux golfeurs exigeants en quête de sensations fortes et de frissons. Tabarka est un ensemble qui avec une route touristique rapide le reliant à Bizerte donnerait à très court terme une nouvelle dimension et un nouveau souffle à cette splendide région. Tabarka pourrait attirer aussi tant de touristes avec ses festivals de jazz, de plongée, de randonnée. Elle a de belles choses à montrer. C’est pourquoi Transavia a cru à cette destination.
Kamel BOUAOUINA