Sur la belle côte Capbonaise, il y a bien le ciel, le soleil et la mer. Le pic de chaleur, qui a marqué le week-end, a dopé l´affluence des estivants.De Kélibia à Hammamet, les plages sont prisées par les nombreux vacanciers en cette période estivale. C’est le grand rush, un véritable flux multicolore de tout âge ce week-end. Des femmes en habits traditionnels, des filles en maillots ou en robes décolletées, et les jeunes en bermuda et torse nu, c’est le décor de dimanche 21 juillet sur toutes les plages de Kélibia à Hammamet. Dans ces lieux, la mer tend ses bras à ses baigneurs et le sable doré qui s’étire sur tout le littoral est largement occupé par des familles qui s’abritent sous des parasols, tandis que les enfants s’amusent à cœur joie sous le soleil pour un bronzage naturel. Les plages familiales sont très nombreuses sur ce site. Il va sans dire que pour l’heure, que cette côte a fait le grand plein. Impossible de dénicher une place dans ces endroits.
Fléau des voitures sur les plages
A Hammamet au centre ville, la nouvelle plage alimentée en sable est surbookée. Amina, 30 ans, est une amoureuse de cette plage publique. Seulement, elle ne peut plus se permettre d’aller dans un hôtel , estimant le prix d’accès très élevé. Elle explique : “J’adore cet endroit, il est magnifique ! La plage a retrouvé son ambiance habituelle. Elle est très propre et calme, Leila, une habituée des lieux, partage cet avis. « On vient à Hammamet pour son ambiance et ses belles plages. C’est mon coin préféré. C’est vrai qu’on paye cher ici notre séjour. Mais les vacances, c’est sacré. Il est vrai que je me prive l’hiver et toute mon économie, je la dépense durant mes dix jours à Hammamet ». Plus loin vers l’Est, de Mrezga à Nabeul, en passant par les Deux Oueds et Sidi Mahrsi, le nouveau fléau des voitures sur les plages, quasiment en mer, fait ravage. Sur place, on peut se détendre .Certes, le seul point noir demeure dans le problème de la circulation où les embouteillages se créent à toutes heures. Chaque été, des milliers de visiteurs arrivent du tout le pays et de l’étranger pour découvrir la région, et la côte, qui rencontre déjà des difficultés de circulation en temps normal, est rapidement engorgée par le trafic. Il devient alors quasiment impossible de stationner sur la voirie, mais les parkings sont eux aussi littéralement pris d’assaut, ce qui fait que vous pouvez parfois tourner pendant des heures à la recherche d’une place ! « Peu importe pour tout ce monde, ce calvaire ne semble pas les décourager. L’été est synonyme de vacances, de détente, de repos à Nabeul et ses environs », précise Samia qui a choisi Mrazgua à cause de ses belles plages. Salah aime bien passer des journées sur cette côte mais ne supporte pas ce grand rush le week end «Nos plages étaient cosmopolites qui respectaient les notions d’hygiène ! De nos jours, c’est l’apocalypse » , explique –t-il .
Pour lui, si les plages étaient jadis un lieu de détente et de thérapie, elles sont devenues aujourd’hui des lieux répugnants le week- end « La saleté s’y conjugue avec l’incivisme. Au lieu de se reposer au bord de mer, la famille stresse davantage ! » Constate-t-il .Heureusement qu’il y a des endroits encore vierges et peu féquenés. À la nuit tombée, Hammamet n’est pas près de s’endormir. Sa corniche grouille de vie, une foule en perpétuel mouvement. En contrebas, la plage du centre ville est elle aussi bondée. Mais l’ambiance s’y fait plus tamisée. Sur les sab sables dessinent de grands cercles d’amis, réunis en tailleur autour d’un café voire même un chicha, les rires et le bruit de la mer formant un brouhaha joyeux.
De Maamoura à Kélibia : Le grand rush !
La côte de Maamoura à Kélibia, est prise d’assaut par les estivants jusqu’à l’aube le week-end et ses plages vivent l’été en ébullition. En un week-end, la population double, parfois même quadruple. . Le visiteur qui débarque à en juillet ou août doit d’abord s’armer d’une infinie patience pour s’extirper des innombrables embouteillages que connaît la région l’été venu, lorsque le trafic routier est multiplié par dix par l’arrivée des estivants et des touristes. La circulation est un problème qui dure depuis des années. Depuis Beni Khiar, la côte est saturée et souffre énormément des embouteillages qui étouffent la population. Mais pourquoi y a autant de bouchons ? Ce trafic s’explique, d’abord, par la forte concentration des commerces au centre-ville. Voilà ma situation de ces villes balnéaires où faire des courses relève du parcours du combattant. « Voies encombrées, des automobiles garées en pleine voie, étouffement, encombrement. Sans oublier que ces plages manquent cruellement de parkings .Tous les chemins mènent à la plage, un tronçon incontournable pour les usagers des quatre roues. Le flux est ralenti durant toute la journée, les bouchons sont interminables et l’encombrement atteint des pics inégalés, notamment aux heures de pointe. «Il est difficile de circuler par exemple à Maamoura, Dharoufa, Tazarka, Korba et Kélibia en été. Trop de monde et des artères étroites. On est obligé de mettre beaucoup de temps pour arriver chez soi ou aller à la plage » nous dit Najat de Tunis. Samia, une jeune étudiante de Mahdia a préféré passer son weekend à Kélibia mais elle est surprise à par ce grand rush : « On circule lentement car pour arriver à la plage. Il en résulte des embouteillages, des saturations et des pertes de temps. Arrivée à la plage, Il est difficile de trouver durant la journée un coin vide. C’est plein surtout le week-end ou on doit mettre beaucoup de temps pour avoir sa place dans ces espaces les plus branchés de Kélibia comme El Mansourah et le Petit Paris. « C’est vrai, nous dit Héla, c’est select. Le Tunisien aime le confort même au prix fort. Le «parkingueur», vous réclame 2 à 3 dinars pour un après-midi de bronzette, et les pseudo-plagistes, qui squattent toute la plage avec leurs tables, chaises en plastique et parasols vous proposent à plus de 10 dinars la journée. Une pizza à 20 ou à 25 dinars, c’est logique étant le cadre agréable et l’accueil personnalisé sinon il y a d’autres coins qui vous servent ces pâtes à 6 dinars ! ».
La nuit, c’est une autre ambiance au bord des plages et des terrasses des cafés .Tous les commerces sont florissants le dimanche. Les restaurants enregistrent une forte clientèle. Même chose pour les fast-foods, avec les repas légers, les crémeries, les cafés. C’est une véritable bouffée d’oxygène pour ces nombreux commerçants qui ne s’attendaient pas à un arrivage massif des estivants.
A part Kélibia, le littoral est parsemé de trésors cachés de calme et de sérénité, pour une bienfaisante évasion de l’agitation de la vie quotidienne. Chaque ville côtière renferme des havres de paix dans une oasis de verdure, où vous profiterez aussi pleinement de l’ambiance du littoral. C’est le cas de Hammam Ghezaz, Haouaria, Takelsa et Menzel Témime .Besoin d’un petit coup de frais quand la température grimpe ? Nager dans ces plages est une excellente idée si vous voulez échapper à la chaleur et à l’agitation des endroits surpeuplés. Cette côte encore vierge est jalonnée de plages magnifiques qui s’étendent sur des kilomètres, offrant ainsi un cadre idyllique pour des vacances balnéaires mémorables.
Kamel BOUAOUINA