Dans le monde actuel rempli d’écrans, nos enfants et adolescents ont un accès quasi permanent aux médias. Ils passent quatre à six heures par jour à regarder ou à utiliser des écrans. La guerre en Ukraine et à Gaza et récemment le conflit entre l’Iran et Israël, font que nos enfants sont exposés aux médias violents sous leurs nombreuses formes, notamment à travers les réseaux sociaux où l’on assiste à longueur de journée à un déferlement d’images, de vidéos et d’informations anxiogènes, provenant des foyers de conflits.
Selon certaines études, des enfants exposés à des médias violents peuvent devenir insensibles ou, à l’inverse, ressentir de la peur, de l’anxiété, souffrir de troubles du sommeil, de symptômes de stress traumatique.
Ces jours-ci, nos enfants sont confrontés à l’horreur de la guerre, à la violence, à la destruction et à la souffrance. Selon les psychologues, certains risquent de souffrir d’une perte de sensibilité, de peur, d’anxiété, de troubles du sommeil et de symptômes de stress traumatique. Comment faire pour les préserver des affres de l’actualité ?
Nos enfants vivent la guerre au quotidien
Dans ce monde, les conflits se multiplient et s’enlisent et presque toutes les horreurs de la guerre sont retransmises sur nos écrans, à l’instant même ou en léger différé, comme si on regardait un match de football en direct. Si les chaînes de télévision ne diffusent pas intégralement les différents combats et toutes les horreurs pour ne pas choquer les sentiments des téléspectateurs, les images et les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux sont plus horribles, bouleversantes, voire traumatisantes. Nos enfants, à force de voir en permanence ces images violentes de la guerre, finissent par s’y accoutumer, comme s’ils regardaient un film d’horreur à la télévision. Pourtant, à la télévision, sur les chaînes publiques, certaines règles sont appliquées. Les films déconseillés aux mineurs passent en soirée, des signalétiques en bas de l’image rappellent aux parents que ce film est déconseillé aux moins de 10 ans, 12 ans ou 16 ans.
Mais sur internet, il n’existe aucun contrôle. Tous les contenus possibles sont visibles dès lors que les enfants ont accès à un portable, à un ordinateur connecté. L’enfant est ainsi libre de suivre des images et des vidéos relatives aux différents conflits déclarés dans le monde. Et c’est ainsi que, selon les psychologues, l’image violente s’inscrit durablement dans le cerveau émotionnel de l’enfant et de l’adolescent. La charge émotionnelle qu’elle véhicule ferait que le cerveau ne peut la traiter comme les autres perceptions.
Elle peut donc ressurgir de manière inattendue sous forme de cauchemars, de phobies ou bien de comportements anxieux : l’enfant se met à avoir peur dans certains contextes ou bien sa peur est diffuse.
Ces images violentes diffusées sur les réseaux sociaux, accompagnées souvent de commentaires et d’analyses, sont susceptibles d’être intériorisées par nos enfants et ont certainement des conséquences graves sur leur comportement, si bien qu’ils s’inquiètent sur leur avenir, ayant souvent la hantise d’une troisième guerre mondiale, bien qu’ils n’aient jamais connu ou vécu ce genre de conflit.
En effet, ces images effroyables et angoissantes nourrissent les craintes de nos enfants. Exposés quotidiennement à une actualité violente qui traite de guerres, de génocides (comme actuellement à Gaza), de morts violentes et de souffrances, ils risquent de devenir insensibles aux actes violents qui deviennent banalisés à leurs yeux.
Rôle primordial des parents
Face à cette situation inquiétante, la majorité des parents, même les plus avertis, ne peut pas contrôler les contenus violents que leurs enfants consomment ou les représentations qu’ils intériorisent. Ces parents savent pourtant qu’à force d’être exposés à des médias violents et aux représentations qu’ils véhiculent, les enfants peuvent développer une vision déformée du monde, perçu comme un endroit dangereux et hostile. Cela peut, en retour, amener chez eux de l’anxiété et entraver leur capacité à être en confiance et à s’engager dans le monde. Le sentiment de sécurité des enfants peut également être altéré, ce qui rend facile chez eux le développement d’un sentiment pessimiste.
Pour éloigner les enfants des images de guerre, les parents doivent avant tout surveiller la consommation médiatique de leurs enfants. Il est nécessaire de discuter avec eux sur les guerres dans le monde, sur leurs tenants et aboutissants, pour comprendre ce que l’enfant sait et ressent par rapport au conflit. Si l’enfant a déjà été exposé à des images de guerre, les parents doivent analyser ce qu’il a vu afin de mieux saisir ses réactions. Ces mesures permettent d’atténuer l’impact de la violence et d’accompagner l’enfant, en tenant compte de son âge et de sa sensibilité.
Hechmi KHALLADI
