L’inflation grimpe en flèche au terme des 11 premiers mois de l’année en cours pour atteindre le seuil de 6,4% contre 6,2% en septembre. Selon les indicateurs publiés dimanche par l’INS, les prix des produits à la consommation familiale suivent une courbe ascendante. Les facteurs de risques augmentent et laissent augurer d’une tendance haussière de l’inflation à l’orée de l’année 2022 et d’une détérioration du pouvoir d’achat du Tunisien. La Banque Centrale, le garant de la stabilité lui revient de parer à un éventuel crash semblable accusé par le Liban et la Turquie.
Avec l’intrusion d’ nouveau variant Omicron, la planète entière monte la garde. Les Etats-Unis redoutent le retour des pressions inflationnistes. En effet, dans le pays de l’Oncle Sam comme dans la zone euro, l’inflation bat des records, soit respectivement 6,2% et 4,9%, les plus hauts niveaux enregistrés depuis 20 ans.
Eviter les scénarios turc et libanais
En Turquie, le mal est déjà fait. La livre turque a perdu plus de 40 % de sa valeur face au dollar depuis le début de l’année et l’inflation grimpe d’au moins 20 % sur l’année. C’est cher payé pour Erdogan qui paie le tribut d’une politique expansionniste, excessive même avec des taux d’intérêts très bas. Aujourd’hui, le dollar équivaut à 11 livres turcs et la tension s’attise aux quatre coins de l’Anatolie.
Au Liban, la situation est beaucoup plus préoccupante et l’inflation est déjà à trois chiffres depuis près d’un an. Le pays du Cèdre a malencontreusement décroché la palme du taux d’inflation annuel le plus élevé au monde. L’inflation a atteint 145% et la pauvreté explose pour atteindre 74% de la population totale. Selon la Commission économique et sociale des Nations Unies pour Asie occidentale (CESAO). Le pays traverse la pire crise économique depuis 1850 selon la Banque Mondiale.
Les économistes ne manquent toujours pas de faire le rapport entre les crises libanaise et tunisienne pour déduire que les deux pays ont commis les mêmes erreurs et font face aux mêmes défis. Si le Liban a déjà crié à la faillite et sollicite le soutien du FMI, notre économie elle est en train de flirter dangereusement avec le marasme et se trouve très proche du Club de Paris.
Avec une inflation galopante. Un taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) en hausse à 6,5%, contre 6,3%, en octobre et des indicateurs macroéconomiques au rouge, les tensions inflationnistes persistent et signent et les risques de dérapage ne sont pas à écarter en l’absence d’une vision économique et financière claire à très court terme.
Yosr GUERFEL AKKARI