Les enseignants vacataires exerçant dans les Instituts supérieurs des études technologiques (ISET) ont appelé, hier, la présidence de la République à intervenir pour régulariser leur situation.
« Nous appelons le Président de la République Kaïs Saïed à intervenir pour promulguer un décret spécifique à l’intégration des enseignants vacataires exerçant dans les ISET, plus connus sous l’appellation de technologues vacataires, dans le cadre de la mise en œuvre des politiques de l’Etat relatives à la suppression de toutes les formes de travail précaire », a indiqué la coordination regroupant ces enseignants engagés pour des missions ponctuelles et spécifiques et qui sont rémunérés à la vacation, c’est-à-dire à l’heure de cours dispensée.
Les technologues vacataires avaient déjà organisé, le lundi 7 juillet, un rassemblement de protestation devant le siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), en marge d’une séance de dialogue parlementaire avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
« Notre situation sociale et matérielle est on ne peut plus dramatique vu qu’on ne bénéficie ni d’une couverture sociale ni d’une couverture maladie. Dans le même temps, nous touchons des rémunérations dérisoires servies une seule fois par an et qui représentent le salaire mensuel d’un enseignant permanent effectuant les mêmes tâches », s’offusque Ilhem Samaâli, porte-parole de la coordination des technologues vacataires.
« Ces enseignants dispensent pourtant des cours théoriques et pratiques, soit les mêmes missions dévolues aux enseignants permanents, avec des périodes d’ancienneté allant de six mois à 17 ans », ajoute-t-elle, indiquant que le seul document régissant les relations professionnelles entre les technologues vacataires et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique consiste en une déclaration sur l’honneur.
Interrogé par les députés sur les possibilités de régularisation de la situation des technologues vacataires, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd, a déclaré en substance que le concours demeure le moyen le plus efficace et transparent pour le recrutement des enseignants dans les divers établissements d’enseignement supérieur.
Le mouvement de protestation entamé par les technologues vacataires fait suite à des activités revendicatives similaires lancées par les titulaires du diplôme de doctorant au chômage ou exerçant des fonctions en deçà de leurs qualifications académiques. Ces derniers ont, à leur tour, organisé lundi un rassemblement devant l’ARP pour appeler les autorités de tutelle à présenter une feuille de route claire et un calendrier précis pour la régularisation de leur situation. Les docteurs chômeurs ont aussi réitéré leur appel à une intégration directe (sans concours) au sein des établissements d’enseignement supérieur et des centres de recherche, ainsi qu’à la publication de l’ensemble des postes vacants dans les diverses universités.
Ils ont aussi pressé le ministère de tutelle d’abolir l’ensemble des contrats et des heures de vacation au niveau des établissements de l’enseignement supérieur.
Pour rappel, plusieurs milliers d’enseignants suppléants dans les écoles primaires, les collèges et les lycées relevant du ministère de l’Éducation ont été intégrés par la voie d’un décret présidentiel publié dans le Journal officiel en janvier dernier, après plusieurs années de mouvements de protestation allant des rassemblements de protestation aux grèves en passant par la rétention des notes et le sit-in devant les commissariats régionaux de l’Education. Le Président avait alors souligné que cette intégration des enseignants suppléants constitue un pas important, en attendant la mise en place d’une réforme globale du système éducatif qui sera menée après l’établissement du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement.
Walid KHEFIFI
