Le conseil ministériel de mercredi dernier, présidé par la Cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzri a été consacré au suivi de l’avancement de l’élaboration du plan quinquennal 2026-2030, dont la finalité consiste à garantir un développement inclusif, équilibré et durable à travers une participation active des conseils locaux, régionaux et des districts.
A ce propos, Mohamed El Kou, président de la commission des plans de développement et des grands projets au Conseil national des régions et des districts (CNRD), a déclaré au cours de son intervention sur les ondes d’une radio de la place, que le plan de développement envisagé par le Conseil, porte sur plusieurs thématiques, à savoir la digitalisation, l’économie verte, le soutien aux PME, la stimulation de la productivité, la lutte contre les disparités régionales, la justice sociale ou encore, l’amélioration des services médicaux.
C’est donc en collaboration avec les institutions, notamment avec le CNRD, qu’une démarche sera adoptée afin d’atteindre l’objectif escompté, comme l’a souligné Zaâfrani, à savoir l’instauration d’un développement équitable, conformément à la vision du Président de la République Kaïs Saïed. En fait, il s’agit essentiellement de favoriser l’intégration économique et sociale des régions. Il est en effet grand temps de dépasser les limites des politiques centralisées, afin de s’intéresser aux besoins réels des régions, dont celles qui ont été longtemps marginalisées, voire ignorées auparavant.
Lutte contre les disparités régionales et justice sociale
C’est pour cette raison que Mohamed El Kou a déclaré que le plan de développement 2026-2030 envisagé par le CNRD « porte sur plusieurs thématiques, à savoir la digitalisation, l’économie verte, le soutien aux PME, la stimulation de la productivité, la lutte contre les disparités régionales, la justice sociale ou encore, l’amélioration des services médicaux ». Il a, en outre, précisé qu’il est nécessaire de le concrétiser par un cadre juridique, en faisant appel entre autres à l’intelligence artificielle, pour la révision de certaines lois. D’ailleurs, il a été convenu au cours du conseil ministériel que l’élaboration du projet de loi de Finances 2026, soit fondée sur les propositions des plans de développement, locaux, régionaux et des districts. L’objectif central du plan quinquennal 2026-2030 consiste donc, à garantir un développement inclusif, équilibré et durable, en plaçant la participation des structures territoriales, conseils régionaux, de districts et gouvernorats, au cœur de l’action publique, la finalité étant de veiller à réduire les inégalités sociales et régionales, à travers des politiques ciblant les populations vulnérables et les zones marginalisées. Et ce, en rompant avec la centralisation excessive des décisions et en garantissant une meilleure répartition des projets et investissements selon les besoins réels de chaque région. Ce qui favorise l’intégration des impératifs environnementaux, la transition énergétique, l’économie circulaire et les enjeux climatiques dans les choix de développement.
Dynamique de développement fondée sur la proximité
Cela confère un rôle actif aux collectivités locales et conseils régionaux, conformément à la nouvelle vision de décentralisation promue par la Constitution de 2022 et réaffirmée par le Président de la République, Kaïs Saïed. Le plan quinquennal 2026-2030 constitue ainsi un levier stratégique pour repenser la gouvernance territoriale, réformer les politiques publiques et instaurer une dynamique de développement fondée sur la proximité, la transparence et l’efficacité. Ainsi, la décentralisation n’est plus une simple orientation administrative, mais un principe fondamental de gouvernance. Elle repose sur le transfert progressif de compétences, de moyens et de responsabilités aux niveaux locaux. Dans ce contexte, les collectivités locales ne sont plus de simples démembrements techniques de l’État central, mais des acteurs politiques et économiques à part entière. Selon le plan quinquennal 2026-2030, la conception de la stratégie de développement est basée sur la proximité. Il n’est plus question d’imposer des politiques publiques depuis le centre, mais de construire les priorités avec les régions, selon une approche ascendante. Les conseils régionaux et des districts, nouvellement installés, sont appelés à jouer un rôle de coordination, de planification et d’impulsion, en partenariat avec la société civile et le secteur privé local. Ce qui permet de réduire les disparités régionales, stimuler l’investissement local et surtout, améliorer l’accès aux services publics et mieux renforcer la participation citoyenne.
Transparence, efficacité et responsabilité
Il est donc question d’une nouvelle gouvernance locale qui repose sur la transparence, l’efficacité et la responsabilité. Il s’agit d’instaurer un contrôle démocratique réel à l’échelle locale, par des élus responsables et des mécanismes d’évaluation permanents. Les collectivités locales se voient ainsi confier la gestion directe de projets d’infrastructure, de développement rural, d’emploi et de services publics, en coordination avec le gouvernement central. Ce rééquilibrage des pouvoirs vise à rompre avec les logiques de rente, de favoritisme et d’exclusion qui ont souvent caractérisé l’ancien modèle. La réussite du plan de développement dépendra de la capacité à faire de la décentralisation une réalité concrète au service du citoyen. Donner un rôle actif aux conseils régionaux et aux collectivités locales n’est pas seulement une réforme administrative, c’est une transformation profonde du mode de gouvernance. C’est aussi une réponse directe aux attentes des Tunisiens pour plus de proximité, de justice territoriale et de participation. Les régions au cœur de l’action publique, telle est la voie tracée, conformément à la Constitution, vers un développement inclusif, équilibré et durable.
Ahmed NEMLAGHI
