Les vacances d’été sont marquées par les sorties organisées entre copains pour passer d’agréables moments loin du cocon familial et du contrôle parental pour faire la fête, s’amuser, s’éclater… A la moindre proposition lancée par l’un des copains, comme « Ce soir, on sort ? », toute la bande approuve et vite : « En route ! » Et ce ne sont pas les occasions qui manquent : un des amis vient d’avoir le permis de conduire et propose d’emmener toute la bande pour fêter l’événement, une réussite au bac ou une fête d’anniversaire serviront de motifs suffisants pour organiser une évasion.
Cette évasion, on la préfère nocturne. Ces soirées festives ont plus de charme quand elles se déroulent la nuit. C’est que les jeunes et les adolescents sont fascinés par la nuit. Eux qui, étant tout petits, ont peur de l’obscurité, se sentent peut-être mieux protégés des regards des adultes en préférant sortir la nuit qui est, à leurs yeux, synonyme de liberté et d’aventures. C’est bien à ce moment-là que les adultes et les vieilles personnes (c’est-à-dire les parents) sont endormis ! Par conséquent, toute la nuit leur appartient. Quand les chats dorment, les souris dansent !
En direction des lieux de loisirs
Les lieux de loisirs ne manquent pas chez nous : les hôtels, les festivals, les soirées chez les amis, les discothèques, les boîtes de nuit… Les moyens de transport ne posent pas de problème non plus ; il y a toujours quelqu’un qui accepte de faire monter toute la bande dans sa bagnole ou dans celle consentie par un parent permissif ou trop ouvert. On peut également se déplacer sur sa moto en faisant la parade en groupes sur des dizaines de kilomètres pour se rendre au lieu de la fête. Le samedi soir et la veille des jours fériés sont les moments de prédilection de ces jeunes, du moment qu’ils peuvent allonger leurs soirées jusqu’aux petites heures du matin ! Un bon nombre de parents sont d’accord pour dire qu’il est difficile de priver leurs enfants des sorties avec leurs amis(es) : les discussions sur l’horaire des sorties les fins de semaine peuvent dégénérer au sein de la famille, mais les arguments fournis par les enfants sont toujours convaincants, si bien que l’autorité des parents peut s’en trouver affaiblie. En effet, les grandes vacances sont très longues, il faut bien les charger de moments de loisirs et d’évasion.
Sérieux risques de « dérapage »
Souvent, certaines sorties se font à l’insu des parents, d’autres sont approuvées par ces derniers qui croient être capables de les rejoindre à tout moment grâce au téléphone portable. Soit ! Mais est-on sûr de les localiser, de les dépister ? Ils peuvent toujours se jouer de leurs parents en leur disant d’aller à tel lieu alors qu’ils se trouvent ailleurs ; c’est que ces jeunes fêtards peuvent bouger dans la même soirée d’un lieu à un autre. C’est pour cette raison que ces soirées nocturnes inquiètent pas mal de parents.
En effet, à cet âge, les enfants sont exposés à toutes sortes de dérapage : alcool, stupéfiants, dévergondage, disputes, tapage nocturne, accidents de circulation… Et, livrés à eux-mêmes et grisés par l’ambiance survoltée, ils ont tendance à dépasser certaines limites. Combien de fois une sortie a tourné au drame suite à une consommation excessive de boissons alcoolisées et que de fois des jeunes ont connu une mort atroce sur le chemin du retour à cause d’une conduite en état d’ébriété.
Cependant, au-delà du plaisir et du défoulement procurés aux jeunes par ces sorties, il y a les risques encourus surtout chez ceux qui deviennent dépendants de ces fêtes nocturnes et qui n’hésitent pas à se plonger dans un monde qui incite à tous les vices. Quand ces rencontres deviennent fréquentes, il y a un grand risque de dérapage : l’envie d’imiter les adultes, de se sentir libre et heureux et surtout d’oublier le stress et les problèmes ; tout cela pousse un jeune ou un adolescent, manquant d’expérience, à céder à la tentation. Peu à peu, l’alcool fait partie de la fête et l’on ne peut s’en passer. Etant inexpérimentés, ils ignorent encore les effets de l’alcool à long terme mais aussi dans l’immédiat en cas de conduite en état d’ivresse. Le nombre de jeunes qui meurent chaque année sur nos routes est impressionnant. C’est lors de ces sorties nocturnes que la plupart des adolescents vivent leurs premières expériences avec l’alcool et c’est aux parents d’agir dès la première soûlerie remarquée chez leur enfant.
Aussi faut-il plutôt sensibiliser les parents avant les enfants ! Un parent qui consent à céder sa voiture à son enfant pour aller fêter une soirée en compagnie d’autres copains ou celui qui autorise son enfant à sortir la nuit et à veiller jusqu’à l’aube sans savoir parfois avec qui et où il va sortir… Ces parents sont certainement fautifs, mais souvent dupes et victimes des stratagèmes dont usent leurs enfants pour les tromper. Il faudrait bien que les parents parlent à leurs enfants de leurs inquiétudes dues à ces sorties à risques en leur citant des exemples bien précis, tout en leur faisant confiance, peut-être qu’ils comprendront bien les appréhensions de leurs parents et s’abstiendront de certaines sorties douteuses et dangereuses.
Hechmi KHALLADI