En Tunisie, l’usage des sacs plastiques est un problème environnemental majeur. Malgré une interdiction de certains types de sacs en plastique, leur utilisation persiste, notamment dans les commerces et les marchés, et ce, malgré des campagnes de sensibilisation et de contrôle accrues. Depuis 2016, un décret gouvernemental interdisant le sac plastique a été promulgué mais il n’a jamais réussi à le faire disparaître.
Décidément, le Tunisien ne semble pas encore déterminé à se passer des sachets plastiques qu’il utilise dans sa vie quotidienne d’une manière abusive lors de ses achats.
On ne voit plus des gens porter des couffins en alpha ou en tissu comme avant, mais le recours à ces emballages en plastique est devenu si courant et si pratique qu’ils ne peuvent s’en passer. Et dire que ces sachets en plastique sont jetés dans la nature sitôt utilisés. En effet, partout où l’on va, on ne voit que des sacs en plastique parsemés çà et là, au bord des routes, sur les terrains vagues, sur les plages, dans les rues, dans les jardins publics… Pratiquement, aucune zone du pays n’échappe à la prolifération de ces déchets en plastique.
Un usage abusif
En effet, on assiste à un usage abusif de ces contenants en plastique qu’on retrouve chez le marchand de fruits et de légumes, chez l’épicier du coin, même chez le poissonnier et le boucher ou encore le vendeur de volailles. Certaines pharmacies livrent encore les médicaments aux clients dans des petits sacs en plastique. Pourtant, il existe en Tunisie un décret datant du 16 janvier 2020, fixant les types de sacs en plastique dont la production, l’importation, la distribution et la détention sont interdites sur le marché intérieur… Mais il semble que cette nouvelle mesure n’ait pas été suivie rigoureusement, ni par les fabricants ni par les vendeurs ni par les clients non plus.
L’emballage en plastique est un problème inquiétant, sachant qu’une fois jeté dans la nature, il peut y rester jusqu’à 500 ans avant de se dégrader, causant ainsi des dégâts importants dans l’environnement. Ce phénomène envahit de plus en plus notre vie quotidienne sans jamais essayer de lui trouver des solutions adéquates ou, du moins, des moyens pour convaincre les gens de la dangerosité de l’usage de ces emballages et des nuisances qu’ils peuvent causer à notre environnement. D’ailleurs, dans plusieurs pays d’Europe où le problème s’est posé, le plastique a bel et bien disparu et de nouvelles matières, dites biosourcées, ont pris sa place. Même d’autres produits en plastique ont connu le même sort, comme les pailles, les couverts (assiettes, verres, fourchettes, cuillères, gobelets…) à usage unique et qui sont définitivement interdits. Les industriels ont commencé à s’adapter pour trouver des alternatives. Alors que notre pays continue à produire chaque année environ 3 milliards de sacs plastiques, sans compter les 1,2 milliard de sacs importés !
Des initiatives à soutenir
Le consommateur devrait changer ses habitudes pour éviter d’utiliser cette matière très polluante. Le défi est donc immense puisqu’il est presqu’impossible au consommateur de se débarrasser de plein gré de ces emballages ou de ces produits en plastique. Des initiatives provenant d’ONG et d’associations de la société civile ont été lancées en Tunisie, comme celle du Collectif « Zéro Déchet Tunisie » qui vise à inciter les citoyens à réduire autant que possible leur utilisation des sacs en plastique rejetables. Malheureusement, cette action n’a pas duré. Le rôle de ce collectif consistait essentiellement à préserver l’environnement et améliorer la qualité de la vie des citoyens, d’où leur action menée en vue de diminuer l’usage excessif des emballages en plastique.
L’idée du Collectif se basait sur le remplacement des sacs plastiques en sacs de tissu dans les boulangeries, avec un objectif qui vise à généraliser ce phénomène sur tout le territoire national, afin de mettre un terme à l’utilisation des sacs plastiques, ce véritable fléau pour notre environnement. Certes, ces sacs en tissu vont coûter plus cher, mais ils sont lavables et réutilisables, donc durables. Une telle initiative est bonne. Cette campagne s’intéressait donc à la promotion de la fabrication et de la vente de ces sacs en tissu pour contenir non seulement leur pain auprès des boulangeries, mais aussi pour servir à l’occasion d’autres achats, afin de limiter progressivement l’usage des sachets en plastique. Toujours est-il qu’il faut agir sur les mentalités des gens pour qu’ils puissent changer leur comportement vis-à-vis de l’usage excessif du plastique. Cependant, ce problème des emballages et des produits en plastique est essentiellement l’apanage de l’Etat, mais il semble que cette affaire n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.
Hechmi KHALLADI
