La vitamine D joue un rôle essentiel dans la qualité du tissu osseux et musculaire, ainsi que dans le renforcement de notre système immunitaire. Pourtant, la majorité des Tunisiens n’en consomme pas suffisamment. Quels aliments consommer pour veiller à un apport suffisant ? Quels sont les risques pour la santé en cas de carence en vitamine D ? La consommation de compléments alimentaires est-elle la solution pour prévenir ces carences ?
Les bienfaits de la vitamine D sont nombreux et participent à votre bonne santé dans de nombreux domaines. Ainsi, les bienfaits de la vitamine D se font ressentir au niveau du système musculosquelettique.
La vitamine D aide à une meilleure absorption du calcium par l’intestin par exemple. Elle réduit les risques de fractures ou de troubles osseux tels que l’ostéoporose. Elle contribue à maintenir un bon état musculaire. Chez l’enfant, elle intervient dans la prévention du rachitisme. Un bon taux de vitamine D dans l’organisme soutient la lutte contre les infections ou les allergies. Des études laissent à penser que la vitamine D serait bénéfique pour les individus souffrant d’un déséquilibre du microbiote intestinal ou de symptômes intestinaux inflammatoires. Une supplémentation en vitamine D favoriserait la modulation de la pression artérielle. Un apport correct en vitamine D aiderait à combattre les processus inflammatoires de la peau par exemple. Les signes cliniques de carence en vitamine D sont des troubles musculaires : baisse du tonus musculaire, crises de tétanie, convulsions mais aussi troubles osseux : ostéomalacie (chez les adultes), rachitisme (chez les jeunes en croissance) pouvant provoquer des douleurs osseuses et musculaires, ainsi que des déformations osseuses. Un apport insuffisant en vitamine D peut également entraîner une diminution de la masse osseuse et donc un risque accru de fracture. Ces risques sont d’autant plus élevés lorsque la pratique d’activité physique est réduite.
Pourquoi manque-t-on de vitamine D dans un pays aussi ensoleillé que la Tunisie ?
«J’ai un déficit en vitamine D, pourtant nous vivons dans un pays ensoleillé !» « C’est une remarque fréquente de nos patients… et tout à fait légitime. En réalité, près de 9 Tunisiens sur 10 présentent une insuffisance en vitamine D, et 1 sur 2 une véritable carence, notamment chez les femmes voilées, les femmes enceintes, les personnes âgées et les individus à peau foncée», souligne le cardiologue Faouzi Addad. Mais pourquoi justement manque-t-on de vitamine D dans un pays aussi ensoleillé que la Tunisie ?
Selon Faouzi Addad, plusieurs facteurs expliquent ce déficit : «La carence en vitamine D survient généralement chez les personnes qui ne sont pas exposées au soleil et qui ne consomment pas suffisamment de vitamine D dans leur alimentation. Par peur des taches, du bronzage ou de la chaleur, beaucoup évitent le soleil aux heures utiles. Notre mode de vie a aussi un impact car nous passons plus de 90% de notre temps à l’intérieur (maison, travail, voiture). Les vitres, les crèmes solaires et la pollution bloquent les UVB nécessaires à la synthèse de vitamine».
La vitamine D, ajoute notre cardiologue, n’est pas seulement importante pour la solidité des os. En effet, elle joue aussi un rôle majeur pour le cœur. «Une carence a été associée à une augmentation du risque d’hypertension artérielle, d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, de fibrillation auriculaire et de rigidité artérielle. Une étude publiée dans le JAMA a montré une augmentation de 44% des événements cardiovasculaires lorsque le taux de vitamine D est inférieur à 25 nmol/L».
Comment faire le plein de vitamine D en été ?
Pour synthétiser suffisamment de vitamine D en été et faire le plein en apports nutritionnels indispensables, un temps d’exposition au soleil doit être respecté, explique Dr Addad : «10 à 15 minutes, bras et jambes exposés au soleil, 3 fois par semaine entre 11h et 15h, suffisent à couvrir vos besoins. Les personnes à peau foncée doivent prolonger ce temps à 30 minutes ou plus. Attention, il faudrait éviter l’exposition prolongée, surtout sans protection, qui peut être nocive pour la peau. Et dans vos assiettes ? Il faudrait favoriser les aliments riches en vitamine D : sardines, saumon, œufs, produits laitiers… Mais cela ne suffit souvent pas en cas de carence avérée. Une supplémentation orale ou injectable est donc fréquemment nécessaire, sur avis médical. Le dosage sanguin n’est pas systématique (coûteux) surtout chez les populations à risque et en l’absence de symptômes sévères. On peut alors supplémenter de manière systématique mais avec un protocole plus léger ».
Kamel Bouaouina
