Par Samia HARRAR
Indéniablement, c’est là un aveu d’impuissance, et d’échec cuisant pour Tsahal et le gouvernement Netanyahu. Car, dans la réalité des faits, que peuvent peser les armes du Hamas face à l’énorme «machine» de guerre israélienne, et tous les moyens militaires en sa possession, alimentés par les USA et par tous les pays occidentaux, qui n’ont pas arrêté de convoyer des armes à l’entité sioniste, et en des quantités considérables depuis le 7 octobre? Hormis la Slovénie qui a tranché définitivement sur la question il y a une semaine, Israël continue de recevoir quantité de «munitions» et autres composants, outre l’artillerie lourde qui vient d’Amérique, et pose pourtant aujourd’hui, comme condition pour arrêter la «guerre» à Gaza, le désarmement du Hamas. Si cela implique un fait, c’est bien le désaveu de Tsahal la toute «puissante», qui commet un génocide à Gaza mais a été incapable, en dépit de tout, de libérer les otages israéliens. Dont, soit dit en passant, Netanyahu et son gouvernement d’extrémistes et de fascistes patentés, se fout, comme de l’an quarante. Alors, pourquoi exiger le «désarmement» du Hamas?
Il faut d’abord prendre la mesure de ce que cela implique, que 550 ex-grands responsables et commandants, chargés de la sécurité de l’État d’Israël à tous les «étages», pendant de longues années, aient signé en «bloc», une lettre où ils demandaient l’arrêt de la «guerre» à Gaza, parce que la défaite, côté israélien, est totale. Ce n’est pas si anodin qu’il faut ne pas le souligner. Et cela induit, aussi, la défaite morale d’un État qui, depuis 1967, a cru qu’il pouvait désormais tout se permettre, et ne reculer devant rien, certain de sa toute puissance et de l’impunité que lui assurait tous ses soutiens de par le monde. C’est à partir de là, dira en substance David Grossman, qu’Israël a perdu tout sens de la mesure… Le célèbre écrivain israélien qui a été longtemps, dans le déni de ce qui était en train de se produire à Gaza, avouera «le cœur brisé», que c’est bien un génocide. Alors, qui sera en mesure d’arrêter l’hécatombe? Trump, après l’appel des «550»? Trump, sous la pression du monde entier qui ne croit plus les mensonges de l’entité sioniste sur la pseudo- guerre à Gaza, qui est un génocide de toute une population et non pas une guerre à armes égales? Il y a un «hic».
Le «hic», c’est que Trump tout comme Netanyahu et sa bande de désaxés sanguinaires, veulent Gaza. Mais ils la veulent pour eux, et sans les Palestiniens. Et le Hamas pourrait bien accepter d’être désarmé, cela ne changera rien à la terrible situation des Palestiniens dans l’enclave, qui subissent une «épuration ethnique» dans toutes les tristes acceptions du terme. Le projet, pour Netanyahu, et pour Trump, c’est une Gaza annexée, et une Cisjordanie totalement annexée. C’est cela la terrible réalité du terrain, et celle des Palestiniens, et celle des otages, qu’ils soient enfermés arbitrairement dans les prisons israéliennes, juste parce qu’ils sont Palestiniens, et parmi eux beaucoup d’enfants, que pour ceux qui, dans les «tunnels» de Gaza, risquent aujourd’hui, tout comme les Gazaouis, de mourir de faim, avant de pouvoir regarder le soleil encore une fois. Mais de cela, et encore plus des otages palestiniens torturés dans ses «geôles», Netanyahu s’en fout.
