Ce jeudi, à l’occasion de la cérémonie officielle de la Journée du savoir, le Président de la République a honoré les élèves et étudiants les plus brillants dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche scientifique. Il a aussi rendu hommage aux familles des victimes du tragique accident survenu le 14 avril 2025 à Mezzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid), qui avait coûté la vie à trois lycéens suite à l’effondrement d’un des murs du lycée alors qu’ils se préparaient aux épreuves du baccalauréat.
Il faut reconnaître qu’en Tunisie, le système éducatif, pilier essentiel du développement sociétal, est confronté à un défi majeur : la dégradation progressive de ses infrastructures scolaires. Nombre d’établissements, notamment dans les régions défavorisées, souffrent d’un manque criant de moyens et d’un entretien insuffisant, mettant en péril la sécurité et le bien-être des élèves et du personnel éducatif, ainsi que les conditions de travail et d’apprentissage.
Comment y remédier ? Certes, la cause essentielle de ce qui se passe est liée aux moyens et aux budgets consacrés par les autorités compétentes pour réparer les lieux dégradés, mais d’autres actions, qui ne coûtent quasiment rien, pourraient nous faire gagner de l’argent, de la sécurité et du temps.
Un travail collectif
Dans un tel contexte, une mise à niveau des édifices scolaires s’impose comme un impératif national. Cette démarche doit englober plusieurs aspects essentiels. Tout d’abord, il faut mettre à jour des inspections régulières et approfondies de l’état des bâtiments pour identifier les priorités en matière de rénovation et de réparation. Des investissements significatifs doivent être alloués à la réhabilitation des structures existantes, en veillant au respect des normes de sécurité et de qualité. En parallèle, il est crucial d’améliorer l’environnement d’apprentissage en dotant les écoles d’équipements pédagogiques modernes et fonctionnels.
Ce travail là doit être partagé par toutes les parties prenantes et en temps opportun. En premier lieu, ce sont les commissariats régionaux de l’éducation qui doivent annoncer la couleur et présenter, à la fin de chaque année scolaire, un état des lieux des établissements scolaires avec une liste particulière pour les bâtiments qui nécessitent une intervention plus rapide que les autres.
Une telle action ne nécessite pas beaucoup de moyens et elle exige uniquement de la bonne volonté, du savoir-faire et de la disponibilité en tout temps pour servir un secteur aussi vital que l’éducation et l’enseignement.
De même, les directeurs des écoles primaires, des collèges et des lycées ne doivent plus se limiter au seul constat sans réagir. Lorsqu’il y a danger ou grave manquement, ils doivent demander aux commissariats, et pas uniquement par de simples lettres sans suite, d’intervenir et de mettre le paquet pour effectuer les réparations nécessaires.
De la bonne volonté, avant tout
Aujourd’hui, on constate encore que certains directeurs d’école partent en vacances juste quelques jours après la fin de l’année scolaire, sans se soucier de ce qui doit être entrepris pour effectuer des réparations ou des travaux d’aménagement. Et ils attendent leur retour à l’activité, deux ou trois semaines avant la rentrée, pour faire démarrer des travaux faits à la hâte et qui risquent de se prolonger même après la rentrée.
C’est dire que la bonne volonté doit primer d’autres considérations. L’Etat ne dispose pas d’énormes budgets pour que tout soit parfait, mais il suffit d’y mettre du cœur et de faire des sacrifices à la portée pour que tout aille au mieux.
C’est dire qu’il est impératif d’adopter une approche globale et équitable, en accordant particulièrement une plus évidente attention aux établissements situés dans les zones rurales et les quartiers défavorisés, où les besoins sont souvent les plus criants. Une répartition équitable des ressources et une planification à long terme sont indispensables pour garantir à tous les élèves tunisiens un environnement d’apprentissage sûr, sain et stimulant.
En investissant dans la mise à niveau de ses édifices scolaires, la Tunisie investit dans son avenir. Des écoles modernes et bien équipées sont un gage de qualité de l’enseignement, de réussite scolaire et d’épanouissement pour les générations futures. Nous en sommes tous conscients et nous devons tous œuvrer pour atteindre un tel objectif.
Kamel ZAIEM
