Depuis une semaine, on n’entend parler que de tentatives successives de détournement d’élèves par des individus suspects dans plusieurs régions de la Tunisie et d’injection d’une substance, qualifiée jusque-là d’ « inconnue » par les autorités publiques. Devenue tout à fait alarmante, cette louche affaire suscite, naturellement, de plus en plus d’inquiétude auprès de l’opinion publique nationale, et précisément dans les rangs des parents.
Et pour cause ! Qui sont ces individus éminemment douteux ? S’agit-il d’un nouveau réseau de crime organisé ? Quelle est la nature exacte de cette obscure substance ? Quelle est son degré de dangerosité ? Et pourquoi injecte-t-on cette substance aux enfants ? Autant d’incertitudes et de questions qui restent pour l’instant sans réponses, sur fond d’inquiétude et de peur au sein des familles tunisiennes.
Des seringues et… des enquêtes préliminaires
La dernière « opération » suspecte en date a été annoncé pas plus tard qu’hier, dimanche 30 janvier 2022, par le porte-parole du Tribunal de première instance de Gafsa, Halim Abeda qui a confirmé, dans une déclaration donnée à « Gafsa news », qu’une femme portant le niqab avait injecté une substance inconnue à une fillette de neuf ans.
Selon la même source, cette fille, originaire de Gafsa, a reçu l’injection au niveau de l’épaule. Abeda a, également, expliqué que la femme en question n’est pas originaire de la ville, selon les enquêtes préliminaires.
Pour sa part, le ministère de l’Intérieur avait indiqué, mercredi 26 janvier 2022, dans un communiqué rendu public, que deux suspects à bord d’un camion dans les environs d’une école à Tataouine ont été arrêtés suite à une alerte d’une tentative d’injection d’une substance inconnue à une fille mineure.
Le ministère indique que la petite fille a été auditionnée en présence de sa mère et du délégué régional pour la protection de l’enfance à Tataouine, ainsi que, d’une psychiatre. La fillette a indiqué qu’elle avait pris la fuite lorsqu’elle s’était rendue compte que l’un des suspects était muni d’une seringue.
Appels à la vigilance !
La Direction générale de la Garde nationale a appelé les parents, dans un communiqué rendu public, le 29 janvier 2022, à faire preuve d’un surcroît d’attention et de vigilance aux tentatives de conquérir leurs enfants élèves, en leur offrant des morceaux de bonbons et en essayant de les injecter sous prétexte de se faire vacciner contre le coronavirus, selon l’agence TAP.
D’après la même source, la brigade spécialisée dans les enquêtes sur les violences à l’égard des femmes et des enfants de la région d’el Ksar (gouvernorat de Gafsa) a ouvert une information judiciaire portant sur le détournement d’une mineure à travers l’interception d’une fille mineure, en tentant de l’injecter en contrepartie de morceaux de bonbons aux alentours de l’école primaire de Lala.
A noter que le poste de la Garde nationale d’el Hechiria (gouvernorat de Sidi Bouzid), a ouvert une information judiciaire à propos du détournement de mineur à travers l’interception d’une fille mineure par 3 personnes à bord d’un véhicule qui pourchassaient les élèves et tentaient de les faire injecter.
Dans le même contexte, la Garde nationale dans la région de Tataouine a été avisée de la présence d’une voiture avec deux personnes à son bord, stationnant à proximité de l’école primaire de Maztouria, qui tentaient d’induire en erreur les élèves et leur faire croire qu’ils peuvent administrer des vaccins en contrepartie de l’argent.
En contrepartie de morceaux de bonbons
Pour sa part, le poste de la Garde nationale de Karkar (gouvernorat de Mahdia) a engagé une action en justice sur fond de détournement de mineur. Il s’agit selon le communiqué de l’interception d’un mineur à proximité de l’école primaire de Karkar El-Jem par un homme et une femme à bord d’une estafette avec des plaques d’immatriculation étrangère qui tentaient de lui faire croire qu’ils sont une équipe relevant du ministère de la Santé et qu’ils procédaient à une vaccination en milieu scolaire.
Le poste de la Garde nationale de Souassi (Mahdia) a ouvert une information judiciaire au sujet d’une tentative de faire induire en erreur un mineur. Il s’agit de l’interception des élèves à proximité de l’école primaire Ksesba (Souassi) et une tentative de les injecter en contrepartie de morceaux de bonbons.
Le poste de la Garde nationale de Hergla (Sousse) a engagé une information judiciaire ayant pour objet le détournement d’un mineur à travers l’interception des élèves aux environs de l’école primaire de Hergla, en tentant de les injecter.
Ghada DHAOUADI