A moins de deux mois du premier tour de la présidentielle 2022, la candidate du RN Marine Le Pen a redéfini sa promesse, et défend désormais un système « progressif » selon l’âge d’entrée dans la vie active. Marine Le Pen a affirmé lundi soir sur France 2 qu’elle envisageait un système « progressif » de départ à la retraite, en réservant la retraite à 60 ans avec 40 annuités pour les Français entrés dans la vie active avant l’âge de 20 ans.
« Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans », a détaillé la candidate du Rassemblement national à la présidentielle. Marine Le Pen envisageait jusqu’à présent un départ à la retraite à 60 ans avec 40 annuités pour tout le monde, mesure qui avait été critiquée y compris dans son propre camp.
« Je n’abandonne pas les 40 annuités, c’est ça le fondement » mais « pour ceux qui ont commencé tôt, c’est-à-dire entre 17 et 20 ans, un départ » à la retraite sera possible « à 60 ans » avec une retraite pleine, a précisé Marine Le Pen, qui présentera ses propositions en la matière dans « quelques jours ».
Lutte à distance avec Eric Zemmour
« Plus on a commencé à travailler tôt, plus il faut partir à un âge raisonnable à la retraite », a-t-elle fait valoir. « Parce que quand on démarre tôt, c’est souvent parce qu’on fait un travail manuel alors que, quand on entre plus tard dans la vie active, c’est souvent parce qu’on fait un travail intellectuel qui est beaucoup moins fatigant. » « Je refuse de continuer à allonger au fur et à mesure l’âge de la retraite qui fait qu’il y a des gens qui n’atteindront jamais l’âge de la retraite et n’auront jamais de retraite pleine », a-t-elle ajouté.
Interrogée dans la foulée sur le réseau social Twitch, la candidate RN a fustigé la proposition de son rival d’extrême droite Eric Zemmour d’une prime aux salariés sans charge, jusqu’à trois mois de salaires, au bon vouloir des employeurs.
« Il est très très libéral », « la conséquence » de cette mesure « va être la baisse de 20 % de salaires parce que les chefs d’entreprise vont être tentés d’embaucher les gens avec 20 % de salaires en moins en leur disant vous aurez les trois mois de primes », estime Marine Le Pen. « Mais ce n’est pas sur la base des primes que vous louez un appartement et obtenez un prêt à la banque », a-t-elle pointé du doigt. Et cette mesure « ruine la Sécurité sociale », a-t-elle affirmé.
Privatiser l’audiovisuel public
Interrogée sur son souhait de privatiser l’audiovisuel public, Marine Le Pen a expliqué ne pas le faire par « esprit de revanche » mais pour « redonner » aux Français les 138 euros de la redevance audiovisuelle.
« Pour être tout à fait honnête, il m’est arrivé d’être aussi maltraitée sur le service public que dans les chaînes privées (…) Pour l’instant le groupe où je me fais le plus maltraiter, c’est le groupe Bolloré », a-t-elle lancé, après s’être déjà plainte par le passé de CNews qu’elle trouve trop favorable à Eric Zemmour.
(agences)