Mise en résidence surveillée de l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, décret relatif à la spéculation, et situation sécuritaire du pays sont, entre autres, les principales thématiques abordées lors de « la réunion des directeurs et chefs de districts » qui a eu lieu ce samedi 26 mars 2022 à la caserne de la Garde nationale d’El Aouina. Lors d’un point de presse tenu à l’occasion, le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine a tenu à élucider un certain nombre de thèmes sécuritaires qui intéressent actuellement l’opinion publique nationale. Annonce phare : levée de la protection sécuritaire sur 25 personnalités publiques. Explications et zoom sur ce point de presse.
Sans révéler les noms des personnes concernées, Taoufik Charfeddine a annoncé, en effet, la levée de la protection sécuritaire sur une vingtaine de personnalités dites « publiques », entre 23 et 25 individus, d’après ses dires. Parmi ces personnalités figurent des hommes d’affaires, des députés, des politiciens et des journalistes. Explication : le coût élevé que nécessite cette protection « spéciale », dont les ressources allouées gagneraient, d’après le ministre, à être « redirigées » pour assurer, plutôt, la sécurité de plusieurs régions, zones ou quartiers qui en ont plus besoin. Question de « priorités », en somme.
Charfeddine a évoqué, par ailleurs, la recrudescence significative du crime en Tunisie, durant ces dernières années, notamment le nombre élevé des violations douanières, qui ont coûté, d’après lui, « des milliers de milliards » à l’économie nationale. « Des arrestations seront bientôt menées », a-t-il menacé, dans ce sens.
Le ministre de l’Intérieur a souligné, en outre, l’existence de plusieurs « inexactitudes » et « fausses informations », d’après ses dires, qui entourent plusieurs questions sécuritaires récentes, dont notamment, l’arrestation de l’ancien bâtonnier des avocats Ibrahim Bouderbela, sans le nommer, ainsi que les conditions de la mort d’un citoyen lors d’une manifestation qui a eu lieu le 14 janvier dernier.
Charfeddine a nié, dans ce cadre, toute implication de son ministère, tenant à préciser qu’un test médical avait confirmé que la mort du citoyen était bel et bien due à une crise cardiaque. En janvier, des partis politiques avaient appelé, soit dit en passant, à ouvrir une enquête sur les circonstances du décès de ce citoyen (Ridha Bouzayene), cinq jours après son hospitalisation.
Lors de son point de presse, le ministre de l’Intérieur, a évoqué, d’autre part, le Décret présidentiel numéro 14 datant du 20 mars 2022, relatif à la lutte contre la spéculation illicite. , soulignant l’importance capitale de ce décret qui permettra, d’après lui, de lutter contre la spéculation, le stockage illicite, la dissimulation de marchandises, qui sont à l’origine des pénuries des denrées, de l’augmentation des prix et de la perturbation du marché.
Ghada DHAOUADI