L’achat d’un mouton est devenu pour le Tunisien une habitude qui se rapproche plus de l’obligation. Mais malheureusement avec la hausse des prix, un salarié ne peut plus se permettre « le luxe » d’acheter un mouton
Pour avoir plus de détails, le « Temps news » a contacté le président de » l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur » Lotfi Riahi .
« La hausse des prix des moutons pour cette année est « raisonnable » puisqu’elle est liée à plusieurs facteurs notamment l’augmentation des prix du fourrage . On ne peut pas nier que les moutons pouvaient être plus chers si le ministère du Commerce n’avait pas fixé les prix du fourrage. Ce pas effectué par le ministère a permis d’organiser le secteur des viandes rouges et blanches. », a expliqué Riahi*
De sa part, le Directeur général des études économiques du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait Kamel Rjaibi , a indiqué, dans une déclaration sur les ondes de la radio « Express FM » le 2 juin 2022, que les prix des moutons de l’Aïd augmenteront de 10% par rapport aux prix de l’année dernière et ce, à cause de la hausse du coût de production.
Le ministère du Commerce et de développement des exportations a décidé de géler les augmentations des prix des fourrages enregistrées au début du mois de mai 2022, à hauteur de 300 dinars par tonne.
Il a indiqué, lundi, dans un communiqué, que les prix de vente des aliments composés pour bétail seront fixés par chaque entreprise dans les plafonds appliqués avant les dernières hausses, à partir de 5 mai 2022.
A noter que la hausse des prix du fourrage « résulte de l’augmentation des prix des aliments composés pour bétail, de 400 dinars à 600 dinars, la tonne, selon la catégorie d’aliment. L’augmentation est expliquée par les crises successives survenues en raison de la propagation de la pandémie du Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne, à l’origine de la détérioration de la situation du secteur et de la forte hausse des prix des matières premières sur les marchés internationaux », lit-on dans un communiqué publié par l’UTICA le 18 mai 2022.
Rappelons qu’en avril 2022, le prix moyen de blé tendre européen sur le marché mondial a préservé le même niveau que celui de mars 2022, pour se situer à 1288 dinars/tonne, soit une hausse de 70% par rapport au mois d’avril 2021, selon l’observatoire national de l’agriculture(ONAGRI).
Devant tous ces facteurs susmentionnés et à cause de l’augmentation des prix, plusieurs citoyens se trouvent incapables de célébrer l’Aid selon les coutumes et les rituels de cette fête .
Pour cela plusieurs « restaurants-boucheries » et hôtes accueillent, chaque année, plusieurs Tunisiens qui n’arrivent plus à acheter un mouton et se contentent de consommer quelques kilos de viande grillée ou de profiter d’un déjeuner en famille le jour de l’aid.
Ghada DHAOUADI