Retour au bercail de l’enfant prodigue après une courte éclipse. Une réapparition au parc B dans des conditions particulières et que seuls les » Hommes » de la trempe de Nabil Maaloul ont la force et la témérité de brader en relevant avec bravoure ce singulier défi. Trois matches à disputer sous le label de la coupe avec un sans-faute pour parvenir à garder définitivement le scudetto dans les vitrines. Un derby gardant toujours son indécision, un déplacement à l’Olympique de Sousse et une ultime ronde contre l’Union Sportive de Ben Guerdane jouant en parfaite décontraction à Radès et donc pouvant créer des difficultés aux « sang et or ».
Un authentique gagneur
Stade Ahmed Bsiri, ultime journée de la saison 1988 en plein mois de Ramadan et par une chaleur caniculaire : l’Espérance sportive de Tunis était au coude à coude avec le Club Olympique de Transport (COT) pour l’octroi du titre. Là-bas au stade Ben Jilani au Kef, le COT menait largement (0-5) alors que les « sang et or » étaient tenus en échec par le Club Athlétique Bizertin emmené par un magistral Hosny Zouaoui, un Hamda Ben Doulet ratissant toutes les balles, et un infranchissable Mondher Almia dans la cage. Seule la victoire permettait aux Tunisois de remporter le titre. Un pénalty sifflé aux dernières secondes pour les visiteurs. Personne n’osa y aller, la responsabilité, le challenge étant des plus lourds à supporter et en assumer les conséquences. Le très jeune N° 12, Nabil Maaloul avec des nerfs en acier et un mental de fer s’avança tranquillement pour fusiller Mondher Almia et offrir le sacre aux siens. Une fois le but inscrit, il n’eut pas la force de festoyer avec ses coéquipiers et flancha sur ses genoux complètement lessivé, vidé de toutes ses ressources.
Relever le moral des troupes
Perdre en une seule année une Supercoupe, une Ligue des Champions, une coupe de Tunisie, une marge réconfortante et ô combien sécurisante pour l’octroi du scudetto a fini par peser sur le mental des troupes.
Certes, Nabil Maaloul procèdera à quelques réajustements tactiques mais son principal cheval de bataille sera tout autre. Il mettre tout en œuvre pour partager avec ses protégés sa rage de vaincre, sa fibre de battant, ses gènes de guerrier, sa volonté implacable de surpassement, d’abnégation, sa résolution de ne rien lâcher. Un garçon au verbe facile et doté d’un charisme et d’une approche fraternelle incomparables, gageons qu’il parviendra en un laps de temps très réduit à transformer de 180° le mental des « sang et or » et à raviver en eux cette flamme de tout ravager sur leur passage en voguant de nouveau toutes voiles dehors tout en respectant leurs adversaires.
Mohamed Sahbi RAMMAH