Chaque année les épreuves de baccalauréat se transforment en cauchemar pour les surveillants qui doivent à chaque fois doubler les efforts pour découvrir les nouvelles méthodes de tricherie des candidats. Toutefois, ce qui est honteux, c’est que certains surveillants ont été même complices de ces tricheries. Mais ce qui est encore plus honteux de nos jours, est que les candidats soient focalisés plus sur les nouveaux moyens de fraudes que sur l’épreuve en elle-même. Fini l’esprit compétitif, la bonne conscience, l’ambition d’être le meilleur… Au final on se demande bien pourquoi ? Est-ce due à la pression des parents qui exigent les meilleures notes ? Ou bien tout simplement à la défaillance de notre système d’enseignement ?
Dans ce contexte, la brigade de recherche et d’investigation à Kasserine a réussi, cette semaine à démanteler un réseau soupçonné de tricher aux examens du baccalauréat dans l’un des centres d’examen de la région.
Le réseau est composé de 2 élèves, un surveillant et une autre personne dont le rôle est de dicter les réponses des examens contre un montant allant de 150 dinars et 300 dinars, a rapporté, jeudi, Mosaïque FM, en citant une source sécuritaire. Le juge d’instruction auprès du tribunal de première instance de Kasserine a, selon la même source, autorisé la libération des deux élèves et maintenu en détention le surveillant et son assistant.
La source sécuritaire a indiqué qu’il y avait même une 3e personne soupçonnée de faire partie du réseau. Notons que les services éducatifs de la région ont démantelé 4 tentatives de triche électronique dans la première journée des examens de la session principale du baccalauréat 2022 dans les centres d’examen de Kasserine ville, d’Ezzouhour, d’El Ayoun et Fériana.Dans la même lignée, le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti a annoncé qu’un médecin a été arrêté pour avoir implanté, chirurgicalement, des écouteurs dans les oreilles d’un élève du baccalauréat pour tricher aux examens. M. Sellaouti a aussi déclaré : « Il est impossible d’éradiquer complètement le phénomène de la triche étant donné les moyens de plus en plus sophistiqués qui sont employés, mais nous pouvons suivre la cadence et en limiter les méfaits. Il s’agit d’un phénomène dangereux qui touche à la crédibilité de nos examens ».
Certes malgré tous les moyens déployés chaque année par le ministère de l’Education pour mettre terme à ce phénomène, la ruse des candidats reste malheureusement imbattable.
Si le taux de tricheries augmente d’une année à l’autre, cela signifie que chaque génération est encore plus dégoûtée que la précédente par rapport au système éducatif. Les élèves ne sont plus motivés comme avant. Ce qui compte pour eux, c’est de réussir quelles que soient les conditions. Et puis comme les scores exigés pour les orientations après le bac sont devenus de plus en plus compliqués, les candidats, préfèrent tricher, malgré les risques, pour garantir le plus de points possibles.
Pas étonnant, qu’à ce train-là, le diplôme de baccalauréat perde tout son mérite et sa crédibilité et ne sera plus reconnu à l’étranger. La réforme du système éducatif est impérative. Les candidats doivent être motivés davantage pour passer les épreuves du baccalauréat et non pas penser seulement au fait de réussir.
Leila SELMI