La démission par mail envoyée par le président sri lankais a été officiellement acceptée par le président du Parlement ce vendredi, rapporte 20 minutes. Gotabaya Rajapaksa a fui samedi sa résidence après l’invasion de celle-ci par des manifestants. Il a réussi à sortir de son pays mercredi pour aller aux Maldives, où il a pris jeudi un avion pour Singapour.
En vertu de la Constitution sri-lankaise, le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, dont le départ est également réclamé par les contestataires, est automatiquement devenu président par intérim jusqu’à ce que le Parlement désigne un successeur à Gotabaya Rajapaksa.
Risque d’arrestation et de mort au Sri Lanka
Gotabaya Rajapaksa a rejoint Singapour avec sa femme Ioma et leurs deux gardes du corps, à bord d’un appareil de la compagnie aérienne Saudia. Selon la presse locale, il avait dans un premier temps exigé un jet privé, refusant de prendre l’avion avec d’autres passagers à cause de l’accueil hostile qu’il avait reçu à son arrivée aux Maldives mercredi. Il avait été conspué et insulté à sa sortie de l’aéroport et une manifestation contre lui avait été organisée dans la capitale Malé.
En tant que président, Gotabaya Rajapaksa ne pouvait légalement pas être arrêté. Il semble qu’il ait voulu se rendre à l’étranger avant de démissionner pour justement éviter une éventuelle arrestation. L’ancien président des Maldives Mohamed Nasheed, qui aurait joué un rôle en coulisses pour l’aider à s’enfuir, a déclaré qu’il craignait d’être tué s’il restait au Sri Lanka.
Selon des sources diplomatiques, les Etats-Unis lui ont refusé un visa car il avait renoncé à sa citoyenneté américaine en 2019 avant d’être candidat à la présidentielle. Singapour ne sera pas sa destination finale, la cité-Etat ayant précisé que Gotabaya Rajapaksa y était en visite privée et qu’« il n’a (vait) pas demandé l’asile ». Des sources proches de la sécurité sri-lankaise pensent qu’il cherchera à rester quelque temps à Singapour avant de rejoindre les Emirats arabes unis.