Les ennuis de Donald Trump avec la justice continuent. Le FBI a perquisitionné mardi le domicile de l’ex-président à Mar-a-Lago, en Floride. Selon les médias américains, la police fédérale cherchait une quinzaine de cartons contenant des documents confidentiels qu’il a ramenés chez lui après avoir perdu l’élection présidentielle en 2020. Sa gestion des documents est critiquée depuis qu’une conseillère de la Maison-Blanche a raconté en 2018 avoir vu Donald Trump manger des documents officiels. En février dernier, les soupçons se sont accrus…
« Ma magnifique résidence est assiégée et occupée par un important groupe d’agents du FBI. » Dans une déclaration partagée sur le réseau Truth Social, Donald Trump a annoncé avoir été ciblé par une perquisition de la police fédérale, chez lui, à Mar-a-Lago, en Floride. « Ils ont même pénétré dans mon coffre », précise-t-il, dénonçant « une persécution politique » et digne « d’un pays du tiers-monde ». Une mesure « inutile et inappropriée », fustige l’ex-locataire de la Maison Blanche, sans préciser la raison de cette perquisition.
« Secret défense »
Selon le Washington Post, le FBI disposait d’un mandat de perquisition concernant des potentiels documents confidentiels illégalement emmenés par Donald Trump dans ses valises. La façon dont le milliardaire gérait ses documents officiels lorsqu’il se trouvait à la Maison Blanche est au cœur de plusieurs investigations. L’ex-président est accusé d’avoir délibérément négligé certains de ses dossiers avant leur transmission pourtant obligatoire aux Archives nationales américaines.
Cette agence fédérale avait demandé à la justice américaine d’ouvrir une enquête sur ces faits, selon plusieurs médias américains. Elle avait dû récupérer en Floride quinze cartons de documents que Donald Trump avait emportés avec lui lors de son départ de Washington en janvier 2021. Dans ces boîtes, des lettres de Barack Obama et du leader nord-coréen Kim Jong-un, une carte des États-Unis qui avait fait l’objet d’échanges houleux avec le service météo américain, mais aussi, selon le Washington Post, plusieurs documents marqués « secret défense ».
Au même moment, des extraits du livre Confidence Man : The Making of Donald Trump and the Breaking of America écrit par Maggie Haberman ont révélé que le staff de la Maison-Blanche trouvait parfois les toilettes bouchées dans la résidence du président. Et pour cause : Donald Trump aurait eu la fâcheuse habitude de jeter des papiers importants dans les canalisations. Pourtant, la loi de 1978 oblige tous les présidents américains à transmettre l’ensemble de ses e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. La destruction de documents est interdite. Face à ces révélations, Donald Trump avait ressorti son expression favorite (« Fake news »), accusant la journaliste d’inventer cette histoire pour vendre des exemplaires.
Photos compromettantes
Sauf que l’histoire ne s’arrête pas là. Seulement quelques heures avant la perquisition du FBI à Mar-a-Lago ce mardi, Maggie Haberman a partagé au média Axios des photos envoyées par une source. Celles-ci montrent des morceaux de papiers au fond des toilettes. « Une source de la Maison Blanche de Trump a récemment fourni des PHOTOS de papier avec l’écriture de Trump dans deux toilettes différentes », a écrit la journaliste sur Twitter. La photo de gauche a été prise à la Maison-Blanche tandis que celle de droite vient d’un voyage à l’étranger, décrit la reporter. L’écriture sur les papiers correspondrait à celle de Donald Trump, et le stylo utilisé semble être son favori, le feutre Sharpie. Les inscriptions sont toutefois illisibles, seul le nom de la Républicaine Elise Stefanik, proche de l’ex-président, est déchiffrable.
Encore une fois, Donald Trump a réfuté les accusations. « Vous devez être vraiment désespéré à vendre des livres si des photos d’un papier au fond des toilettes font partie de la stratégie de promotion », a répondu à Axios son porte-parole Taylor Budowich. Les accusations ne s’arrêtent pourtant pas là. Sur CNN, l’ancienne porte-parole de la Maison-Blanche sous Donald Trump Stephanie Grisham a, elle aussi, affirmé que le magnat de l’immobilier « ne traitait pas les documents classifiés correctement ». Elle aurait même été témoin de son comportement. « J’étais assise dans un avion avec lui, je l’ai regardé fouiller dans ses documents. Il en a jeté, déchiré, et certains ont atterri dans sa poche », a-t-elle détaillé.
Ces révélations sont un nouveau coup dur pour Donald Trump, déjà mis en cause dans l’enquête sur l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. D’autant qu’il semble se positionner pour faire partie de la course à la Maison-Blanche en 2024, même s’il n’a toujours pas annoncé officiellement sa candidature. Le département de la Justice enquête également sur l’assaut du Capitole et sur les efforts de Donald Trump pour interférer avec les résultats de la présidentielle de 2020. Récemment, plusieurs anciens cadres de sa Maison Blanche, notamment l’ex-chef de cabinet de Mike Pence, ont été convoqués par les procureurs fédéraux pour témoigner devant un grand jury.
(avec agences et médias)