Il va sans dire que le manque d’infrastructures dans les établissements scolaires affecte énormément la santé et le rendement scolaire des élèves et influent fortement sur les conditions de travail des enseignants et des administrateurs. Certes, le gouvernement tunisien considère l’amélioration de la qualité de l’éducation comme l’un des domaines prioritaires. Ainsi, l’amélioration de l’environnement éducatif constitue un problème urgent. Nous avons appris que le Ministère de l’Education a récemment lancé une initiative nationale pour la construction de 60 écoles et la rénovation de 310 installations. Pour ce faire, des sociétés privées, des institutions et des associations, en vue d’appuyer les projets du gouvernement tunisien visant la rénovation des établissements scolaires, ont manifesté leur volonté de mettre la main à la pâte.
Nul doute, la plupart de nos institutions scolaires sont devenues vétustes et bon nombre d’écoles primaires, surtout dans les régions rurales, souffrent d’un grand manque au niveau de l’infrastructure de base, comme l’électricité, le chauffage (surtout dans les régions du nord du pays, très froides en hiver), les sanitaires et l’eau potable.
Beaucoup à faire
D’autres établissements ne disposent pas d’un nombre suffisant de salles de classe pour pouvoir accueillir l‘effectif d’élèves et éviter le problème des classes surchargées. Ce manque criant en infrastructures dans les établissements scolaires renseigne sur la précarité qui y règne et cette situation ne peut que nuire à la vie au sein de l’école et affecter la santé et la qualité de la vie scolaire des élèves, ceci en sus du risque de propagation de certaines maladies.
Parmi les principaux travaux de rénovation à effectuer, nous citons les travaux d’infrastructure suivants : la réalisation de clôtures, le rafraichissement de peinture, la rénovation de menuiserie, la construction de sanitaires, la rénovation de l’installation électrique ou encore des travaux de désherbage et de nettoyage des écoles, installation de laboratoires de langues dans les collèges et les lycées, rénovation des laboratoires de sciences et de physiques en les dotant du matériel nécessaire, ainsi que la construction de nouvelles salles de classes qui soient adaptées aux normes internationales. Il y a quelques semaines, le ministre de l’éducation, Fathi Slaouti, a fait savoir que 1415 écoles primaires ne sont pas encore connectées au réseau national d’exploitation des eaux, dont 461 écoles connaissent des problèmes en matière d’approvisionnement régulier en eau potable. Soulignant que ce dossier figure parmi les priorités du ministère lors de la prochaine année scolaire, le ministre a fait savoir qu’en plus de l’aide de la société civile une enveloppe de 6,313 millions de dinars sera consacrée à l’aménagement de blocs sanitaires dans 143 établissements éducatifs.
Des projets urgents
Pour remédier à ces lacunes au niveau des infrastructures scolaires, le budget alloué au Ministère de l’éducation semble incapable d’exécuter tous ces projets de restauration et de construction qui se révèlent nécessaires dès la prochaine rentrée scolaire. Ce qui nécessite l’intervention de la société civile et l’aide des institutions financières publiques ou privées. C’est pourquoi l’initiative actuelle de modernisation des équipements scolaires lancée par le Ministère permettra de créer 200.000 places supplémentaires en école primaire. De plus, environ 238.000 élèves du secondaire profiteront du même programme dans le pays. D’ailleurs, on peut parler de l’engagement de la BIAT depuis quelque temps pour l’éducation (novembre 2021). En effet, à travers sa Fondation, la BIAT a pris en charge la réhabilitation et l’aménagement de cinq établissements scolaires dans les gouvernorats du Kef et de Kairouan. Ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat signé entre le Ministère de l’Éducation et l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers – APTBEF – en faveur des établissements scolaires publics. Consciente de l’enjeu sanitaire et sociétal majeur que constitue la réhabilitation des établissements scolaires, la BIAT a signé une convention de partenariat avec le Ministère de l’Éducation pour participer à la première action de responsabilité sociétale commune du secteur bancaire tunisien initiée par l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements financiers – APTBEF – en faveur des établissements scolaires publics. De même, dans le cadre du programme lancé par le ministère de l’éducation nationale, la Fondation Abdelwaheb Ben Ayed (FABA) participe au financement de la construction de nouvelles salles de classe pour la rentrée scolaire 2022/2023.
Par ailleurs, un consortium dirigé par Louis Berger comprenant GOPA et SCET Tunisie a été sélectionné pour fournir une assistance technique sur un programme de modernisation scolaire, Modernisation des Établissements Scolaires (MES) à hauteur de 213 millions d’euros, cofinancé par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Ministère de l’Education en Tunisie. Cette initiative nationale conduira sur trois ans à la construction de 60 nouvelles écoles et à la rénovation de 310 installations. Ce sont là de bons exemples à suivre pour aider l’Education à réaliser ses projets afin de mettre en place l’infrastructure nécessaire digne de l’école et des élèves d’aujourd’hui. Il faut donc soutenir le gouvernement tunisien dans la modernisation de ses infrastructures scolaires dans tout le pays.
Hechmi KHALLADI