Des trains gratuits pour limiter l’usage de la voiture au quotidien. Le gouvernement espagnol met en marche un passe ferroviaire à coût zéro valable jusqu’au 31 décembre pour les lignes du quotidien. D’après l’opérateur ferroviaire espagnol Renfe (équivalent de la SNCFT tunisienne), cette gratuité concernera plus de 75 millions de trajets. Cette mesure, entrée en vigueur le 1er septembre, a été accueillie avec enthousiasme par le public. Les Espagnols se ruent aux guichets : depuis l’ouverture de l’accès aux demandes d’abonnements, le 24 août dernier, près de 500.000 personnes ont réservé leur passe gratuit.
Le dispositif offre l’abonnement sur les réseaux de proximité couvrant notamment les banlieues et zones périurbaines des grandes villes comme Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Bilbao ou Saragosse, ainsi que les réseaux régionaux (media distancia). Il sera en vigueur jusqu’au 31 décembre, mais pourrait être prolongé en 2023 « si besoin est », a d’ores et déjà signalé la ministre espagnole des Transports, Raquel Sánchez. « L’objectif est d’encourager le transport public et de réduire l’usage du véhicule privé, pour contribuer à diminuer notre dépendance énergétique et notre empreinte carbone », explique le ministère.
Pour bénéficier de ce passe, les usagers doivent déposer une caution de 10 euros pour le forfait réseaux de banlieue, et de 20 euros pour le réseau régional. Il est prévu qu’ils pourront ensuite récupérer cette mise, à condition d’effectuer un minimum de 16 trajets d’ici à fin décembre (soit une moyenne de 4 trajets par mois). A ce dispositif s’ajoute aussi une réduction de 50 % sur les abonnements concernant certains trajets effectués sur les réseaux longue distance et grande vitesse. Le coup de pouce est important pour les usagers, alors que l’abonnement sur le réseau de trains de banlieue coûte jusqu’à 278 euros par trimestre à Madrid et 249 euros à Barcelone. Du côté de l’opérateur ferroviaire espagnol Renfe, on estime que cette gratuité devrait concerner aux alentours de 75 millions de trajets.
L’initiative fait partie des mesures annoncées par le gouvernement espagnol dans le cadre plus large du plan anticrise présenté en juin dernier pour faire face à la flambée des prix de l’énergie. Au départ, seul un simple coup de pouce aux transports urbains était prévu. Mais l’exécutif a finalement opté pour la gratuité temporaire des réseaux ferrés dépendant de l’Etat. Il s’agit, en effet, d’encourager le retour des passagers vers les transports collectifs qui n’ont pas retrouvé leur fréquentation d’avant la pandémie, mais aussi de réduire la consommation de carburants, afin de soulager l’économie des ménages, sur fond d’inflation galopante en 2022.
En plus de cet effort sur le réseau ferré, l’exécutif appelle les régions et municipalités à réduire les tarifs des transports locaux dont elles ont la gestion. Pour les y inciter, le gouvernement a fait le premier geste en annonçant le financement d’une réduction de 30 % sur les transports collectifs urbains (bus, métros ou tramways). Au total, une enveloppe budgétaire supplémentaire de 221 millions d’euros a été débloqué afin d’aider aussi les régions à baisser les coûts des tickets. Les principales grandes villes du pays en ont profité pour offrir aux usagers des abonnements à moitié prix jusqu’au 31 décembre.
(avec agences et médias)