D’aucuns prenaient la qualification de l’Espértance aux poules pour de l’argent comptant au vu d’une multitude de facteurs plaidant largement en faveur des Tunisois. Nader Daoued à Abuja même jetait en substance aux correspondants locaux éberlués et interdits cette petite boutade pleine de sous-entendus : »…. L’Espérance vise l’Everest de l’Afrique et non le simple exploit de passer aux poules… »Sur le papier donc et selon la conviction unanime prévalant dans les rangs des supporters, la cause était entendue. Approche non partagée par le staff technique mettant en garde les siens contre pareille suffisance et s’attendant à une rude résistance nigériane. Des précautions ont été prises pour les priver de leur fatale arme maitresse, la longue remise latérale (touche). Mais en dépit d’une domination écrasante une, d’un nombre d’occasions pour débloquer le compteur, la ieux du stade contrer ? Aller savoir ! L’incertitude ne se décanta qu’à la (80′) suite au pénalty imparablement transformé par le revenant Mohamed Ali Ben Romdhane. Un but mettant un terme péremptoire à la souffrance et au calvaire de tous les » sang et or » dans une liesse indescriptible. Nabil Maaloul revient sur les péripéties de cette rencontre en répondant à toutes les questions posées par les correspondants :
Vibrant hommage à trois « sang et or » disparus
« Je commence par dédier cette victoire à trois membres fidèles de notre famille Espérantiste qui nous ont quittés cette semaine. Le jeune Rayène, Maradonna et si Rafik Ben Arfa un très grand journaliste sportif figurant parmi les pionniers de la confrérie. Alors que je n’avais que 17ans et en rentrant de Malte avec l’Equipe Nationale où je faisais à l’époque mon baptême de feu et mes premiers balbutiements, il titrait au journal Le Sport en page 2 : » N. Maaloul, un nom à retenir ». Un premier article dans ma vie qui me marqua à jamais. Que Dieu tout puissant ait leur âme et les reçoive dans son infinie miséricorde !
Une adversaire très respectable
Notre adversaire n’est pas classé second au Nigéria fortuitement. C’est un client très costaud, athlétique et jouissant d’une belle envergure. Le manque de matches officiels dans les jambes a négativement influé sur tous les clubs Tunisiens. Mais nous avons réussi l’exploit de dépasser toutes ces embûches avec un impressionnant volume de jeu, une rage de vaincre, une grinta, une volonté implacable d’aller inlassablement aux charbons, une abnégation et un surpassement à toutes épreuves, une maturité tactique exemplaire : qualités propres à l’Espérance, la vraie Espérance. Mention spéciale pour notre cher public, notre joueur N°1 qui a soutenu sans discontinuer les joueurs, les boostant sans relâche et les poussant à puiser aux fins fonds de leurs réserves dans une ambiance féerique galvanisant à souhait tous mes poulains.
Le match de la saison
Non, je n’ai jamais douté et mon discours dans les vestiaires versait dans ce sens : Vous allez marquer, le timing importe peu, mais surtout ne point reculer et leur céder du terrain avec un flottement classique faisant suite au premier but. Continuer à les agresser dans le dessein de doubler la mise. Il s’agit pour moi du match (CLE) de la saison car nous disposons par la suite de quatre mois pour affuter nos armes et être fins prêts au mois de février à l’entame de la campagne des poules. Une compétition que nous aborderons avec un groupe bien en jambes ayant disputé pas moins de sept matches officiels avec de facto des mécanismes bien huilés et une mayonnaise ayant pris définitivement. Je le répète encore, lors des matches amicaux, le joueur Tunisien ne se livre que de façon parcimonieuse, sept fois moins qu’en officiel.
L’intérêt de l’Espérance prime
Le onze rentrant n’obéit pour moi qu’à un seul critère : Le rendement en semaine aux entrainements nonobstant les noms, le vécu, l’expérience des uns et des autres. Seul l’intérêt de l’Esperance est pris en considération. Je ne demande pas à mes joueurs d’être à 70% pendant 90′. Evoluer à pleins gaz, la pédale au plancher à 200/h pendant 60′ suffit largement à mon bonheur. Le banc très riche est là pour assurer la relève. Tout est planifié et minuté à l’avance notamment avec ce jeune prodigue Aziz Abid qui avec trois autres jeunes feront grandement parler d’eux dans un futur proche. Concernant Sedki Debchi, j’ai tenu à le protéger à Abuja dans des conditions exécrables pour préserver son avenir. Ils ont disposé chez eux d’une (touche) meurtrière, une passe décisive avec des gabarits devant de 1,95m. Nous avons rapproché les panneaux publicitaires de la ligne latérale histoire de réduite la course d’élan. De plus, consignes fermes à Hamdou Houni de se placer devant le joueur exécutant la remise latérale. Du coup, le ballon tendu à Abuja de prendre une courbe parabolique à Radès et de perdre par conséquent de sa dangerosité. Les changements effectués étaient également programmés. Daly Ben Hamouda a assuré la profondeur qui nous a manquée à Abuja. Je félicite tous les joueurs pour leur abnégation, place maintenant à la compétition locale qui nous permettra de peaufiner et d’affuter nos armes dans notre quête du titre continental suprême. Le plus dur commence et nous y parviendrons grâce aux durs labeurs à effectuer. Le meilleur est à venir »
Abou Oussama