Emboîtant le pas à la fédération de l’enseignement de base qui appelé les enseignants suppléants à poursuivre leur mouvement de boycott des cours dans les écoles primaires et à organiser de nouvelles protestations contre la précarité de l’emploi, la fédération générale de l’enseignement secondaire a opté pour la méthode dure pour tenter d’obliger le ministère de l’Education à satisfaire ses revendications. La fédération rattachée à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé le maintien de son mot d’ordre de rétention des notes du premier trimestre et la tenue d’une réunion de sa commission administrative sectorielle pour programmer de nouvelles actions revendicatives, dont des rassemblements de protestation et une grève générale.
« Nous demeurons attachés à la rétention des notes du premier trimestre », souligne le secrétaire général de la fédération Lassâad Yaâcoubi. Et d’ajouter : « De nouvelles actions revendicatives, dont la grève générale, devraient être décidées lors d’une réunion de la commission administrative sectorielle prévue dans les jours à venir ».
Le responsable syndical dénonce dans ce cadre le refus de gouvernement d’engager des négociations sur les revendications ayant des incidences financières exprimées par la fédération générale de l’enseignement secondaire, arguant du fait que l’accord relatif à la majoration des salaires dans le secteur public conclu entre le gouvernement et l’UGTT mi-septembre dernier stipule que les syndicats ne peuvent pas réclamer des augmentations salariales en dehors de l’accord général.
« Nous avons des revendications spécifiques qui n’ont aucun lien avec cet accord global », explique Lassâad Yaâcoubi.
Doublement des indemnités
La fédération générale de l’enseignement secondaire réclame le doublement de l’indemnité spécifique, de la prime de la rentrée scolaire et de la contrepartie financement des grades accordés aux enseignants dans le cadre de l’avancement professionnel pour compenser la détérioration du pouvoir d’achat des éducateurs.
Elle revendique également l’annulation d’un concours exceptionnel organisé par le ministère de l’Education pour désigner les directeurs des établissements éducatifs, en violation d’un accord conclu en juillet 2011 avec la partie syndicale sur l’attribution des fonctions administratives, ainsi que la régularisation de la situation des enseignants suppléants, la création d’une commission bipartite chargée de déterminer une liste des maladies lourdes ouvrant la voie à un départ à la retraite à 55 ans et l’octroi d’une indemnité de permanence au profit des directeurs des établissements éducatifs secondaires.
La fédération exige d’autre part la mise en œuvre d’un accord conclu le 9 février 2019 avec le ministère qui prévoit l’octroi d’une promotion exceptionnelle aux enseignants ayant effectué des travaux de recherche ainsi que l’augmentation des budgets des collèges et des lycées.
Elle plaide aussi pour le versement de certaines indemnités liées à l’avancement professionnel et à lancer des négociations sur la mise en place du Conseil supérieur de l’Education, la promulgation d’un décret-loi incriminant les agressions contre les enseignants et l’ensemble des intervenants dans les établissements éducatifs.
La fédération presse par ailleurs les autorités de tutelle d’entamer une réforme « urgente, profonde et sérieuse » du système éducatif qui devrait, entre autres, se matérialiser par le recrutement de milliers d’enseignants, de surveillants et d’ouvriers afin de combler le manque d’effectifs réduire l’encombrement dont souffrent les établissements éducatifs.
Walid KHEFIFI