Le Fonds Mondial pour la nature, WWF Afrique du Nord, a organisé le mardi 29 novembre 2022 à Tunis, l’évènement de clôture du projet “ Engagements sectoriels pour la biodiversité, BIODEV2030 Tunisie” après deux ans de mise en œuvre dont l’objectif consiste à intégrer la biodiversité dans au moins deux filières économiques. BIODEV2030 est un projet pilote financé par l’Agence Française de Développement, coordonné par Expertise France, et mis en œuvre en Tunisie par le Fonds mondial pour la nature, WWF, selon le communiqué de presse.
Il est à mentionner que BIODEV2030 est une démarche innovante et pilote d’intégration de la biodiversité dans les filières économiques prometteuses en termes d’engagement d’acteurs et de capacités d’évolution et d’adoption de pratiques permettant de contribuer à la préservation de la biodiversité en Tunisie durant la prochaine décennie. Et d’ajouter qu’il a permis d’amorcer pour la première fois en Tunisie un dialogue multipartite, constructif et fructueux, entre société civile, Etat, secteur privé et secteur financier autour de l’intégration de la biodiversité dans les secteurs économiques, d’après la même source.
A noter que le projet a réussi à créer une dynamique positive entre ces différents acteurs dans le cadre d’une plateforme d’échange et de dialogue créée à cet effet. Les trois engagements volontaires signés pour les secteurs bancaire, ciment et filière des eaux conditionnées qui sont le fruit d’un dialogue constructif et fructueux mené tout au long de la durée du projet, reflètent l’engagement volontaire des acteurs de ces filières et leur volonté d’inscrire la protection de la biodiversité dans le développement de leurs activités.
Bertrand FICINI, directeur adjoint de l’AFD a indiqué que « cette démarche d’engagements volontaires des secteurs économiques en faveur de la biodiversité est cruciale mais ne suffira pas seule, et que la bonne application d’une stratégie gouvernementale de protection de son patrimoine naturel reste indispensable ».
Dans le même contexte, Jamel JRIJER, Directeur du bureau WWF Afrique du Nord a précisé que : “ L’urgence de l’action liée au déclin de la biodiversité, doit désormais pousser à envisager la préservation de la biodiversité et le développement économique comme deux questions indissociables en Tunisie. C’est pour cela que la mobilisation du secteur privé constitué de toutes les filières économiques a constitué la clé de voûte de la démarche BIODEV2030 ayant permis d’amorcer des réflexions collectives en faveur d’une vision partagée sur la conservation de la biodiversité »
Pour sa part, Mouna Saied, déléguée générale du conseil bancaire et financier rappelle que « Etant engagées pour une finance durable, les institutions financières tunisiennes sont conscientes du rôle majeur à jouer dans la préservation du patrimoine naturel surtout avec l’érosion rapide de la biodiversité mais aussi des défis pour intégrer ce risque dans leurs analyses afin d’être en mesure de favoriser le financement des projets ayant un impact positif sur notre environnement et limiter les activités bancaires ayant un impact négatif sur la biodiversité. Il est primordial de se doter d’une base de données permettant d’analyser les portefeuilles et de comprendre leur impact sur la biodiversité d’où l’importance de cette initiative » selon le communiqué susmentionné.
Andrea SALINELLI, Président de la chambre nationale des producteurs de ciment , a ajouté que la préservation des écosystèmes constitue un engagement majeur du secteur de l’industrie du ciment tunisien. Il traduit une prise de conscience du rôle sociétal des opérateurs du secteur face aux impacts des activités des cimenteries affiliées sur le paysage, les écosystèmes et les espèces. Selon Quant à Moufida BEN NASSR, responsable communication à l’Office du thermalisme et de l’hydrothérapie, ONTH elle a expliqué que « la filière des eaux minérales n’est pas particulièrement responsable de l’érosion de la biodiversité. Cependant, elle a un intérêt majeur à s’assurer que l’usage du territoire des impluviums dont dépend la qualité de la ressource en eau (donc la pérennité économique des entreprises) soit assuré de la mise en œuvre de bonnes pratiques respectueuses de l’environnement. A travers la signature de cet engagement volontaire, les acteurs de la filière manifestent leur volonté réelle de s’engager dans des dynamiques volontaires de contribution à la préservation de la biodiversité et de l’environnement.
(le Temps news+ communiqué)