Dans une déclaration publiée à l’occasion du douzième anniversaire de la Révolution, la Ligue Tunisienne pour Défense des droits de l’Homme a considéré que « le pouvoir exécutif est responsable de l’aggravation de la crise et de l’extension de ses symptômes » et a également appelé à trouver des solutions urgentes quant à l’accentuation de l’endettement intérieur et extérieur et à la révision de la loi de finances 2023, tout en considérant que cette loi va représenter « un facteur provoquant une tension sociale et économique accrue qui se manifestera par l’envolée des prix et le manque des produits alimentaires et des articles de santé de base ». La Ligue a appelé, en outre, au retrait « des décrets et ordonnances qui contredisent les fondements de l’État civil et la séparation des pouvoirs et portant atteinte à l’essence des libertés publiques, notamment le décret n ° 54 de 2022, et à la « suspension du second tour des élections législatives ».
En adressant un ensemble de revendications qualifiés de « mesures à prendre d’urgence », la LTDH a mis en garde contre « le danger de la poursuite de la situation actuelle » en soulignant la nécessité de veiller à ce que cette crise soit surmontée « dans le cadre du plein respect des droits de l’homme et de la participation effective de la société civile et politique ». Dans le même contexte, la Ligue Tunisienne pour la Défense des droits de l’Homme a exigé « la formation d’un gouvernement de compétences appuyé par les composantes des organisations nationales et de la société civile et politique ». D’après la ligue, ce gouvernement devrait être dirigé par « une personnalité nationale capable de » purifier » le climat politique et sera en mesure de présenter des alternatives économiques et sociales et de prendre des mesures efficaces capables de réduire l’exacerbation de la crise économique et la propagation du chômage, des migrations irrégulières et d’autres manifestations d’absence de perspectives ».
D’autres appels et exigences relatifs à différentes questions ont été lancés, à l’instar de l’appel à « la mise en œuvre les décisions du tribunal administratif concernant les juges exemptés et accélérer la délivrance des mouvements judiciaires ». Selon la même déclaration, la Ligue croit comprendre que cette crise est dûe à diverses raisons, y compris « la promulgation de la constitution du 25 juillet d’une manière non participative, ce qui a entraîné la concentration de tous les pouvoirs dans les mains du Président de la République », « la confusion et l’achoppement quant au processus politique et transitoire du pays», « la promulgation du décret 55 adoptant le principe du scrutin individuel », « l’abandon du principe de la parité au sein de la loi électorale », « la gestion des affaires de l’État à travers des décrets unilatéralement énoncés », etc …
Rym